Julius Malema ravive la controverse avec le chant « Tirez sur les Boers » lors des festivités de l’EFF
Lors des célébrations du dixième anniversaire du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF) en Afrique du Sud, une polémique longtemps en sommeil est redevenue brûlante. Après son discours devant une foule nombreuse, Julius Malema, le leader de la gauche radicale, a entonné le chant de lutte controversé « Shoot the Boers » (« Tirez sur les Boers »), qui fait référence aux descendants des colons hollandais. Ce chant, associé à la fin de l’apartheid et au militant assassiné Chris Hani, suscite aujourd’hui l’indignation d’une partie de la population.
Les paroles incendiaires de Malema
Chaque fois que Julius Malema reprend le chant zoulou « Dubul’ Ibhunu », il suscite la polémique et il le sait parfaitement. Samedi dernier, lors des célébrations de l’EFF, il n’a pas hésité à chanter ces paroles controversées : « Tirer pour tuer », « tuer les Boers, les fermiers ». Ces propos ont déclenché l’ire du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, et de son leader John Steenhuisen, qui l’accusent d’encourager les « violences ethniques » et de risquer de provoquer une « guerre civile ».
Plaintes et batailles judiciaires
Le parti de droite libérale a annoncé son intention de déposer plainte devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, s’ajoutant ainsi à la longue bataille juridique menée par l’association afrikaner Afriforum. Pour Afriforum, ce chant encourage la violence envers les fermiers blancs. En revanche, Julius Malema considère ces paroles comme symboliques, visant à mettre fin aux injustices héritées de l’apartheid. L’année précédente, une Cour de Johannesburg avait donné raison au parti de gauche radicale, en estimant qu’il ne s’agissait pas d’incitation à la violence et à la haine. Cependant, un procès en appel est prévu pour septembre prochain.
Le débat persistant sur le chant « Tirez sur les Boers »
La réactivation de la controverse autour du chant « Shoot the Boers » souligne les tensions persistantes en Afrique du Sud concernant l’héritage de l’apartheid et les inégalités persistantes. Tandis que certains estiment que ces paroles doivent être comprises dans un contexte historique et symbolique, d’autres les perçoivent comme un appel à la violence. La polémique met une fois de plus en lumière les fractures sociales et politiques du pays, et le procès en appel à venir apportera sans doute de nouveaux éclairages sur cette question délicate et complexe.