Le 9 janvier 2025, Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a dénoncé la gestion électorale d’Elections Cameroon (Elecam), à quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre. Selon lui, Elecam ne respecte pas sa mission fondamentale, notamment en matière d’inscriptions sur les listes électorales. « Son Conseil électoral doit faire son travail. Ce n’est pas le cas », a-t-il déclaré face à la presse.
Lors d’une conférence de presse tenue à Yaoundé, Maurice Kamto a critiqué ce qu’il perçoit comme des collusions entre Elecam et le pouvoir en place. Il a souligné l’importance pour Elecam d’assumer pleinement son indépendance, tout en dénonçant son apparente soumission aux directives du gouvernement. « Si Elecam est incapable d’assurer son rôle impartial, qu’il le dise au peuple camerounais », a-t-il martelé.
Ces critiques interviennent dans un climat politique marqué par des tensions croissantes autour de la préparation des élections de 2025. Créée pour garantir la transparence des scrutins, Elecam est depuis longtemps accusée par l’opposition de favoriser le parti au pouvoir. Le dernier fichier électoral publié le 30 décembre 2024, avec 7 845 622 inscrits, est perçu par certains comme un indicateur de ces insuffisances.
En s’attaquant à Elecam, Maurice Kamto met en lumière les défis qui entourent l’organisation d’élections transparentes au Cameroun. Si ses accusations sont prises au sérieux, elles pourraient alimenter davantage de débats sur la réforme du système électoral. En outre, cela pourrait fragiliser davantage la confiance des électeurs à l’approche du scrutin.
Maurice Kamto appelle à une mobilisation des institutions et des citoyens pour garantir des élections apaisées et crédibles. « Penser au décret qui vous a nommé au lieu de votre mission, c’est choisir un camp », a-t-il affirmé, exhortant Elecam à privilégier l’intérêt du peuple camerounais.
Pour l’opposition camerounaise, les manquements d’Elecam représentent un obstacle majeur à une compétition équitable. Cependant, cette interpellation publique pourrait également servir d’opportunité pour engager une réforme en profondeur, à condition que les autorités en place acceptent d’entendre ces critiques et d’y répondre de manière constructive.