Le paysage politique sénégalais est en plein bouleversement après l’annonce du Conseil constitutionnel, samedi soir, qui a validé 20 candidatures pour la présidentielle du 25 février, en excluant des figures majeures telles que Karim Wade et Ousmane Sonko. Cette décision représente un tournant significatif dans la course à la présidence, avec des implications profondes pour le paysage politique national.
Karim Wade, membre du PDS, voit sa candidature rejetée en raison de sa double nationalité franco-sénégalaise, bien qu’elle ait été initialement approuvée. Cette invalidation survient après la découverte que Wade n’a renoncé à sa nationalité française que le 16 janvier, rendant sa déclaration d’unicité de nationalité, requise pour la candidature, inexacte. Parallèlement, Ousmane Sonko, un autre candidat influent, est écarté définitivement à la suite de sa condamnation pour diffamation, le rendant inéligible pour cinq ans.
Ces exclusions interviennent dans un contexte politique déjà chargé. En 2019, Karim Wade avait déjà été écarté pour des raisons juridiques, et son exil au Qatar depuis 2016 n’a fait qu’accroître les tensions autour de sa candidature. Pour Ousmane Sonko, l’espoir de participer à l’élection s’évanouit suite à sa récente condamnation, malgré son statut de favori potentiel. Ces événements marquent une étape cruciale dans le paysage politique sénégalais, soulignant les défis auxquels sont confrontés les candidats et les partis.
Face à ces rejets, le PDS doit désormais revoir sa stratégie et envisager un plan alternatif, tandis que les partisans de Sonko se tournent vers d’autres figures de l’ex-parti Pastef, comme Bassirou Diomaye Faye ou Cheikh Tidiane Dieye, pour maintenir leur influence dans la course. Cette situation ouvre la voie à de nouvelles dynamiques politiques et à des alliances potentielles, avec des implications significatives pour l’avenir du Sénégal.
Parmi les candidatures validées, des noms notables émergent, tels que le Premier ministre Amadou Bâ, les anciens chefs de gouvernement Idrissa Seck et Mahammed Boun Abda Dione, ainsi que l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. La diversité des candidats retenus promet une élection dynamique et potentiellement imprévisible, reflétant la complexité et la richesse du paysage politique sénégalais.
La décision du Conseil constitutionnel sénégalais représente un moment charnière dans la préparation de l’élection présidentielle, avec des répercussions importantes sur la démocratie et le pluralisme politique au Sénégal. Elle soulève également des questions sur les critères de sélection des candidats et sur l’équilibre entre justice et politique dans le processus électoral.