À trois mois de la présidentielle ivoirienne, un groupe de femmes issues du secteur informel a remis une contribution de 20 millions de FCFA destinée à couvrir une partie de la caution de candidature d’Alassane Ouattara. Le don a été réceptionné à Abidjan, le samedi 2 août, par la ministre de la Femme, Nassénéba Touré, au nom du président sortant.
Cette mobilisation a rassemblé des commerçantes, agricultrices et artisanes, organisées en coopératives et associations. Pour elles, ce geste n’est pas seulement symbolique : il traduit une reconnaissance concrète envers un président dont elles estiment que les politiques publiques ont amélioré leur quotidien. La porte-parole du groupe, Djè Bi Kalou, présidente de l’Interprofession de l’oignon, a souligné que les femmes voulaient remercier un chef d’État qui, selon elles, a permis leur autonomisation économique.
Depuis le second mandat d’Alassane Ouattara, plusieurs initiatives ont ciblé les femmes du secteur informel : financement à travers le Fonds d’appui aux femmes (FAFCI), amélioration des conditions sanitaires via la Couverture maladie universelle (CMU), mais aussi développement des infrastructures rurales et formations professionnelles. Ces programmes ont été régulièrement mis en avant par l’exécutif comme instruments de réduction des inégalités de genre.
Selon la ministre Nassénéba Touré, ce soutien populaire renforce la légitimité du président à briguer un nouveau mandat, non pour conserver le pouvoir, mais pour « consolider les acquis avant de passer le flambeau ». Elle a exhorté les femmes à porter sa vision, à faire campagne activement et à ne pas se laisser distraire par les oppositions, en les appelant à l’unité, à la vigilance et à l’engagement dans la paix.
D’autres figures de l’appareil d’État ont apporté leur voix à cette cérémonie. Kaba Nialé, ministre du Plan, y a vu une démonstration de confiance dans l’avenir et dans un modèle économique qu’elle qualifie d’inclusif. Kandia Camara, présidente du Sénat, a insisté sur la reconnaissance du président envers ces femmes, qui, selon la FAO, produisent jusqu’à 80 % des denrées alimentaires en zones rurales.
La caution pour se présenter à la présidentielle ivoirienne s’élève à 50 millions de FCFA, un montant élevé qui a déjà été critiqué par l’opposition comme un filtre politique. Le geste des femmes, bien qu’insuffisant pour couvrir à lui seul cette somme, constitue un signal politique fort, en ralliant symboliquement la société civile féminine à la candidature d’un président qui n’a pas encore officiellement annoncé sa participation.