C’est l’un des acquis de la mise en œuvre du Plan national de développement des peuples autochtones élaboré par le Ministère des Affaires Sociales du Cameroun et qui coure de 2021 à 2025.
Le peuple Mbororo de la région de l’Est Cameroun n’est pas allé du dos de la cuillère, pour égrener le chapelet de maux dont sont victimes les peuples autochtones dans cette partie du pays. « L’avènement de la civilisation et de l’état moderne ont inéluctablement déconstruit notre mode de vie et ont laissé des conséquences impactant négativement notre quotidien et notre situation actuelle. En outre, notre pharmacie, notre poissonnerie, nos jardins, nos boucheries et le pâturage pour nos animaux sont détruits nous laissant sans voix. Des initiatives significatives mises sur pied par le gouvernement en faveur des communautés autochtones ont été pensées en amont et leur implémentation n’a pas été efficace, car elles étaient en inadéquation avec les besoins contextuels », décrit la représentante des peuples autochtones, au cours de l’atelier d’évaluation du Plan national de développement des peuples autochtones par les représentants des bénéficiaires, tenu au foyer communautaire Mboscuda soudou poulakou de Mandjou, le 12 janvier dernier. Cette plateforme d’échanges visait la consolidation du projet de pré-rapport d’évaluation du Plan national de développement des peuples autochtones élaboré avec la participation des leaders autochtones et l’élaboration de la mise en œuvre des recommandations issues du rapport d’évaluation du Plan national de développement des peuples autochtones. Mis en œuvre depuis 2021, l’examen du dit plan tire sa source de l’engagement du gouvernement à promouvoir les droits des peuples et de l’implémentation d’une politique requérant la contribution des acteurs, afin de préserver leur culture et leur mode de vie constituant des éléments essentiels de leur identité.
Toutefois, la réalisation concrète des actions contenues dans le Plan a amélioré le quotidien de la cible, à travers la réduction du taux de déperdition et d’abandon scolaires grâce au placement scolaire, insérant ainsi mille six cents (1600) enfants dans le système éducatif, l’établissement de mille (1000) actes de naissance, l’accroissement de l’implication des parents dans le processus de déclaration de naissance, la création de quelques chefferies traditionnelles des peuples autochtones, la mise en place d’un mécanisme de plainte et de dénonciation ainsi que l’organisation des campagnes de sante et de grandes chirurgies. En outre, rappelle le Ministre des Affaires sociales Pauline Irène Nguene, durant la cérémonie d’ouverture de l’assise, le plan est conçu autour de dix (10) axes d’intervention retenus à partir des préoccupations de la cible. Il s’agit des problématiques se rapportant à la santé, au bien-être, à l’éducation, à la formation, à l’insertion professionnelle, à l’emploi, à la citoyenneté, à la participation à la vie politique, au développement économique, à la propriété foncière et aux ressources naturelles. « Dès lors, le Plan national de développement des peuples autochtones revêt un caractère stratégique, car il répond rigoureusement aux objectifs de la SNV30 », conclut le Ministre des Affaires sociales.
Les travaux tenus en présence du Gouverneur de la région de l’Est, Grégoire Mvongo, du Président du conseil régional de l’Est, Alphonse Wouamane Mbele et du Président national de l’Association du peuple mbororo intervenaient dans le cadre de la poursuite des activités consacrées à la sixième (6ème) édition de la Semaine de la solidarité nationale et de l’entrepreneuriat social, placée sous le thème « Enjeux et défis de la protection sociale au Cameroun », tenue à Bertoua du 10 au 13 janvier derniers.
Emeline NNANG