Bintou Keita, la cheffe de la Monusco, la mission onusienne en RDC, continue sa tournée dans l’est de la RDC. Elle était, hier, vendredi 3 mars, à Béni, dans le Nord-Kivu, la zone des ADF, un groupe armé d’origine ougandaise affilié à l’État islamique.
Assassinats à l’armée blanche, attentats suicides, les civils sont les principales victimes des ADF. Et cela malgré une légère et précaire accalmie dans la ville et ses environs, s’accorde à dire la société civile. Des civils qui réclament toujours plus de protection aux Casques bleus, même si les sentiments anti-Monusco restent forts.
« Juste une conséquence »
Départ oui, mais départ maîtrisé, assure maître Jackson Ikyanda Issenga de l’ONG Great Lakes Human Rights Program : « Les mouvements de manifestation anti-Monusco, on ne peut pas mettre ça au premier plan. C’est juste une conséquence, une conséquence de quelqu’un qui n’a pas bien su jouer son rôle. Et si on continue à compter un grand nombre de décès du côté civil, et si même au 31 juillet de l’année passée [à Kasindi], un contingent de la mission a tiré sur des Congolais, vous comprendrez que les Congolais ne peuvent se mettre que dans cet état-là. »
La Monusco,« une mission très vaste »
« Et les Congolais attendaient des sanctions exemplaires pour ces contingents de ces pays-là. La Monusco, c’est une mission très vaste. L’accalmie aujourd’hui, elle est là, oui. Mais on ne sais pas comment elle va se comporter demain. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’un accompagnement. Par exemple aujourd’hui, si je peux juste prendre l’exemple de l’UNMAS [le service de la lutte antimines des Nations Unies, ndlr] avec tout ce que nous avons comme phénomènes, des bombes par-ci, par-là dans la ville de Beni. Si l’UNMAS partait, qui sera en mesure d’aller désamorcer une bombe qu’on a découvert quelque part ? Je ne vois pas », conclut Jackson Ikyanda Issenga.