Le 30 avril 2025, a débuté l’évacuation de 1 400 militaires et policiers congolais réfugiés dans une base de la Monusco à Goma, après la prise de la ville par l’AFC-M23, soutenue par le Rwanda. Cette opération, qui se déroulera sur plusieurs jours, est encadrée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avec la participation de la Monusco et du gouvernement congolais. Ce transfert, qui se fait sur fond de tensions politiques et militaires, concerne principalement des soldats et des policiers, ainsi que quelques membres de leurs familles.
Le départ des militaires et policiers se fait de manière volontaire et sécurisée. Selon l’accord conclu entre les différentes parties (gouvernement congolais, AFC/M23, Monusco et CICR), les personnes concernées par l’évacuation ont donné leur consentement. Le processus est strictement contrôlé, afin de garantir leur sécurité tout au long du trajet. Les convois, qui se déplacent par route depuis Goma, seront ensuite héliportés vers l’aéroport de Mavivi, à proximité de Beni, avant de rejoindre Kinshasa par avion. Chaque convoi transportera environ 130 personnes, et l’opération devrait durer une dizaine de jours.
L’évacuation des militaires et policiers congolais fait suite à la prise de Goma par les forces du M23, un groupe rebelle soutenu par Kigali, fin janvier 2025. Après cette prise de contrôle, plus de 3 000 militaires et policiers congolais avaient trouvé refuge à l’aéroport de Goma, dans une base de la Monusco. Le départ des militaires congolais constitue une condition préalable imposée par l’AFC/M23 pour la réouverture de l’aéroport de Goma. Cette évacuation permet donc de dénouer un point de tension majeur entre les différentes parties impliquées dans ce conflit complexe.
Bien que l’évacuation se déroule dans un climat tendu, elle se fait avec l’accord et le consentement de toutes les parties concernées. La situation reste fragile, et l’opération pourrait influencer les négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. Le soutien logistique apporté par le CICR, ainsi que l’intermédiation de cette organisation, souligne l’importance de son rôle de facilitateur neutre dans ce contexte de conflit. Cette initiative pourrait également renforcer les efforts internationaux visant à stabiliser la région du Nord-Kivu, mais elle devra surmonter les défiances qui existent encore entre les différents acteurs.
Le CICR, en tant qu’intermédiaire neutre, a joué un rôle clé en facilitant les négociations entre les différentes parties, dont le ministère congolais de la Défense, la Monusco, et l’AFC/M23. Myriam Favier, cheffe de mission du CICR au Nord-Kivu, a souligné que son organisation s’est assurée que toutes les personnes impliquées dans l’évacuation aient consenti à participer au transfert. Le CICR s’engage à garantir la sécurité des évacués tout au long du processus, en veillant à ce que les principes du droit international humanitaire soient respectés.
Si l’opération est menée dans un cadre sécurisé, elle n’en demeure pas moins sensible, et la situation pourrait évoluer en fonction des développements politiques et militaires sur le terrain. La gestion de ces évacuations dans un environnement aussi complexe et volatile souligne la difficulté des négociations entre le gouvernement congolais, l’AFC/M23, et la Monusco. Les perspectives d’une résolution durable du conflit dépendent en grande partie de la capacité des acteurs à maintenir un dialogue constructif et à éviter l’escalade de la violence.