Un tribunal militaire de Goma, dans l’est de la RDC, a condamné à mort huit militaires, dont cinq officiers, pour “fuite devant l’ennemi”. Ces condamnations surviennent alors que le M23, soutenu par l’armée rwandaise, continue de gagner du terrain dans la région.
Bien que l’accusation ait requis la peine de mort pour 11 soldats impliqués, trois d’entre eux ont été acquittés faute de preuves suffisantes. La défense des condamnés affirme que ces derniers n’ont pas fui ni abandonné leurs positions face à l’ennemi, mais le tribunal a statué que les preuves étaient accablantes.
Les condamnés étaient engagés sur le front contre le M23, un mouvement rebelle qui s’est emparé de vastes territoires dans le Nord-Kivu au cours des deux dernières années. Ce groupe, soutenu par des unités de l’armée rwandaise, représente une menace grandissante pour la stabilité de la région.
La condamnation intervient après que le gouvernement de la RDC a annoncé la fin du moratoire sur la peine de mort en vigueur depuis 2003. Cette décision cible les militaires accusés de trahison ainsi que les criminels impliqués dans des actes de “banditisme urbain” ayant causé des pertes humaines.
La débâcle de l’armée congolaise face au M23 a alimenté des soupçons d’infiltration au sein des forces de sécurité. Les autorités sont déterminées à sévir contre toute forme de trahison dans leurs rangs, en recourant désormais à la peine de mort.
Bien que la RDC prononce régulièrement des condamnations à mort, notamment dans des affaires militaires, celles-ci étaient systématiquement commuées en peine de prison à perpétuité. Le rétablissement de la peine de mort pourrait marquer un tournant dans la lutte contre les trahisons militaires.