Joseph Kabila, ancien président de la République Démocratique du Congo (RDC), marque un retour en force sur la scène politique après des années de discrétion. En plus de ses recherches académiques sur les relations sino-congolaises, Kabila semble désormais concentrer ses efforts sur la politique congolaise. À travers une tribune critique, il attaque ouvertement la gestion de Félix Tshisekedi et annonce son intention de reprendre la tête de son parti, le PPRD, pour relancer son influence.
Après plusieurs années d’absence médiatique, Joseph Kabila fait une réapparition remarquée. Dans sa tribune publiée en janvier, il accuse Félix Tshisekedi de “tribaliser le pouvoir” et de mener le pays vers une crise économique et politique majeure. Selon son entourage, ce retour médiatique n’est que le prélude d’une stratégie plus vaste. L’ex-président entend réactiver son réseau et réorganiser son parti pour se repositionner comme acteur clé du jeu politique congolais.
Depuis plusieurs mois, Kabila travaille dans l’ombre à restaurer ses bases politiques. En janvier dernier, il a réuni à Nairobi des figures importantes de son ancien gouvernement, telles qu’Aubin Minaku, Néhémie Mwilanya, et Emmanuel Ramazani Shadary. Ces réunions stratégiques ont permis de désigner Minaku vice-président du PPRD et d’établir un plan de gestion collégiale du parti en son absence. Ce mouvement montre que Kabila prépare méthodiquement son retour en République Démocratique du Congo.
À travers sa tribune, Kabila critique violemment la gouvernance de son successeur, Félix Tshisekedi. Il dénonce un pouvoir qui, selon lui, érode les bases de la république, notamment en modifiant la Constitution pour garantir un contrôle total. Ses proches, comme le conseiller Kikaya Bin Karubi, rappellent le pacte républicain de Sun City, signé en 2002, qui avait mis fin à des décennies de guerre civile et instauré un équilibre des pouvoirs. Kabila met en garde contre la dérive autoritaire actuelle.
Joseph Kabila et ses alliés estiment que la solution militaire à la crise dans l’Est du pays est vouée à l’échec. Ils pointent du doigt l’impuissance de l’armée sud-africaine, notamment lors de l’humiliation subie à Goma face aux rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Kabila rappelle que sous sa présidence, les Forces armées de la RDC (FARDC) avaient vaincu le M23, soulignant ainsi l’incapacité du gouvernement actuel à protéger efficacement le pays contre ces menaces.
En parallèle de son retour sur la scène politique, Joseph Kabila prévoit également de se réinstaller sur les réseaux sociaux. Un de ses proches a confirmé qu’il préparerait l’ouverture d’un compte officiel sur Twitter pour interagir directement avec le public et contrer les critiques en temps réel. Ce retour numérique s’inscrit dans une stratégie plus large visant à influencer l’opinion publique et à mobiliser ses soutiens pour son comeback sur la scène politique congolaise.