Dix jours ont passé depuis l’historique nomination de Judith Suminwa comme Première ministre en République Démocratique du Congo (RDC), marquant une première pour une femme dans l’histoire politique du pays. Cette nomination, suivant de près les élections de décembre, plonge la nation dans une attente silencieuse, alors que le nouveau gouvernement reste en formation, loin des projecteurs et du brouhaha médiatique habituel.
Contrairement à son prédécesseur et aux attentes habituelles d’annonce et de fanfare, Judith Suminwa adopte une approche de discrétion remarquable. Installée au coeur de la Gombe, près des institutions clés, elle procède à des consultations privées, sans laisser transpirer d’information sur la composition future de son équipe gouvernementale. Cette réserve tranche avec la méthode de communication ouverte privilégiée par les figures politiques précédentes, notamment Augustin Kabuya, chef du parti présidentiel.
Cette situation intervient dans un contexte de renouvellement politique à la suite des dernières élections. La nouvelle Première ministre se retrouve à la croisée des chemins d’une coalition hétérogène, l’Union sacrée de la nation, qui, malgré sa majorité à l’Assemblée nationale, rassemble une mosaïque de partis aux attentes diverses. La tâche de former un gouvernement s’annonce donc comme un défi majeur, avec l’UDPS, parti au pouvoir, et d’autres composantes de la coalition, chacun cherchant à obtenir sa part du gâteau politique.
Les rumeurs et spéculations vont bon train sur la formation imminente du gouvernement. Entre optimisme et prudence, les sources proches du pouvoir évoquent une future équipe potentiellement plus restreinte, reflétant ainsi une volonté de resserrer les rangs et d’optimiser l’efficacité gouvernementale. Le président Félix Tshisekedi jouera un rôle clé dans les nominations finales, accentuant l’incertitude et l’anticipation autour de l’annonce du gouvernement.