Le président du Burundi, Évariste Ndayishimiye, a récemment exprimé son inquiétude concernant l’aggravation des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’un discours le 31 janvier à Bujumbura, il a accusé le Rwanda de préparer des actions contre son pays. Il a également affirmé que le Burundi ne resterait pas passif face à cette menace.
Ndayishimiye souligne que ce conflit ne se limite pas à la RDC et au Burundi, mais risque de déstabiliser toute la région des Grands Lacs, incluant le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Le chercheur Aymar Nyenyezi Bisoka, spécialiste des conflits dans cette région, insiste sur la gravité de la situation. Il rappelle que le président burundais, ancien combattant, connaît bien la réalité militaire et politique de la zone.
Depuis août 2022, l’armée burundaise est déployée en RDC pour lutter contre divers groupes armés. Cette collaboration avec les Forces armées congolaises (FARDC) vise à renforcer la sécurité dans l’est du pays. La crainte d’une extension du conflit vers d’autres États voisins rend ce partenariat encore plus important pour la stabilité de la région.
Pendant que le président congolais Félix Tshisekedi appelle à l’unité nationale, des voix critiques s’élèvent. Moïse Katumbi, chef du parti Ensemble pour la République, reproche au gouvernement un manque de moyens pour soutenir l’armée. Son porte-parole, Olivier Kamitatu, a publié une vidéo rendant hommage aux soldats et dénonçant un échec militaire à Goma.
L’opposition accuse également le gouvernement de détournement de fonds destinés à l’équipement et au soutien des soldats. Selon Katumbi, une mauvaise gestion financière affaiblit l’armée, tandis que certains responsables privilégient leurs intérêts personnels plutôt que la sécurité nationale et la transparence budgétaire.
Avec l’implication de plusieurs pays et des tensions croissantes en RDC, la situation devient de plus en plus complexe. La communauté internationale suit de près l’évolution du conflit, et des négociations diplomatiques sont en cours pour éviter une guerre plus étendue. La réussite des actions entreprises par Kinshasa et ses partenaires sera essentielle pour rétablir la paix et la stabilité.