De violents combats ont opposé, durant tout le week-end, les forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles de l’AFC/M23 dans le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu. Appuyée par les milices d’autodéfense dites wazalendo, l’armée congolaise a tenté de contenir l’avancée des insurgés, provoquant de nouveaux déplacements massifs de populations.
Selon l’administrateur du territoire de Mwenga, des affrontements soutenus ont été signalés dans trois villages du secteur d’Itombwe, avant de s’étendre vers Katasomwa, dans le territoire voisin de Kalehe. Dans la journée du 23 août, d’autres combats ont éclaté dans les villages de Kadjoka et de Lubumba, une zone montagneuse stratégique proche de la route menant à Uvira. Le lundi 25 août, les hostilités se poursuivaient encore dans plusieurs localités de Mwenga.
Ces nouveaux affrontements interviennent dans un contexte marqué par une guerre prolongée dans l’Est congolais. Depuis plus d’une décennie, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu restent le théâtre d’opérations des rébellions, dont l’AFC/M23, régulièrement accusée par Kinshasa de bénéficier d’un soutien extérieur. Dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, des combats similaires opposent également les rebelles aux wazalendo, confirmant l’ampleur régionale de la crise sécuritaire.
La reprise des combats coïncide avec les discussions en cours à Doha entre les autorités congolaises et l’AFC/M23, sous médiation qatarie. Si Kinshasa affiche sa volonté d’obtenir un cessez-le-feu durable, la poursuite des hostilités sur le terrain fragilise la crédibilité de ces pourparlers et renforce le climat de défiance entre les deux camps. Les observateurs redoutent que l’absence de résultats tangibles ne prolonge l’instabilité dans la région.
Comme souvent dans l’Est congolais, ce sont les populations locales qui paient le prix fort. Les témoignages recueillis font état de villages vidés de leurs habitants, contraints de fuir vers des zones déjà saturées de déplacés. Les humanitaires, déjà confrontés à une crise alimentaire et sanitaire aiguë, redoutent un nouvel afflux difficile à gérer. L’intensité des combats rend par ailleurs l’accès aux zones touchées presque impossible pour les équipes de secours.
Alors que chaque camp rejette la responsabilité des violences, le conflit en cours rappelle la difficulté chronique de parvenir à une paix durable dans l’Est de la RDC. Les enjeux militaires se superposent aux rivalités politiques et aux influences régionales, compliquant toute solution négociée. Tant que ces dimensions resteront non résolues, les initiatives diplomatiques risquent de rester déconnectées des réalités du terrain.