Coup de tonnerre en République démocratique du Congo (RDC), le procureur général près la Cour de cassation a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire contre le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Cette mesure judiciaire inédite cible un prélat haut placé, membre influent du cercle du pape François et connu pour ses prises de position critiques sur la gestion sécuritaire et politique du pays.
Le cardinal est accusé de propager des “faux bruits” et d’inciter à la révolte, selon le procureur général. Ces accusations se basent sur ses diverses interventions médiatiques, allant de points de presse à des sermons. Le prélat est spécifiquement reproché pour ses commentaires qui auraient démoralisé les troupes des forces armées congolaises, engagées dans des conflits à l’est du pays.
Cette affaire survient dans un contexte de tension politique accrue en RDC. Le pays est non seulement confronté à des défis sécuritaires avec les conflits dans l’est, mais aussi à une crise politique interne marquée par des critiques constantes contre le gouvernement de Félix Tshisekedi. Le cardinal Ambongo a souvent été une voix forte contre ce qu’il perçoit comme une mauvaise gestion et des abus de pouvoir.
L’ouverture de cette enquête judiciaire soulève des questions sur la liberté d’expression et le rôle de l’Église dans le débat public en RDC. Elle pourrait également accentuer les tensions entre l’État et l’Église, qui joue traditionnellement un rôle important dans la société congolaise. Les implications pour les relations entre les institutions religieuses et l’État pourraient être significatives, en particulier en période électorale.
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Martin Fayulu, figure de l’opposition, a décrit cette action judiciaire comme un signe de dérive autoritaire du régime Tshisekedi. Moïse Katumbi, autre opposant politique, a défendu le cardinal, affirmant que celui-ci “ne fait que porter la voix des Congolais qui souffrent”.
Le président de l’ASADHO, Jean-Claude Katendé, a interprété cette mesure comme une tentative d’imposer une pensée unique et de répandre la terreur parmi ceux qui osent critiquer le gouvernement. Cette affaire, au-delà de ses aspects juridiques, est donc perçue par beaucoup comme une lutte pour la liberté d’expression et la justice en RDC.