Au Niger, neuf membres du Front patriotique de libération (FPL), un groupe armé qui soutient l’ancien président Mohamed Bazoum, se sont rendus aux autorités ce lundi, d’après une annonce du gouverneur de la région d’Agadez, située dans le nord du pays.
Ces combattants ont déposé leurs armes et des munitions lors d’une cérémonie publique en présence du général Ibra Boulama, le gouverneur de la région d’Agadez, qui est proche de la frontière avec la Libye. Selon un responsable local, ces redditions ont été possibles grâce à des négociations discrètes menées par des figures influentes de la région, comme l’a confirmé le média local Aïr-Info.
Le Front patriotique de libération est un groupe armé qui a émergé des anciennes rébellions contre les présidents Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum. Après le coup d’État de juillet 2023, qui a porté au pouvoir le général Abdourahamane Tiani, le FPL s’est formé pour soutenir Mohamed Bazoum, qui est toujours retenu avec sa femme dans leur maison à Niamey. Les membres du FPL demandent la libération de l’ancien président.
Le 1er novembre, Idrissa Madaki, porte-parole du FPL, ainsi que trois autres combattants, se sont rendus dans deux villes proches de la frontière libyenne. Les tensions restent élevées dans la région, surtout après que la nationalité nigérienne a été temporairement retirée à Mahmoud Sallah, le chef du FPL, et à sept autres personnalités de l’ancien régime. Ils sont accusés de terrorisme, de sabotage, et d’avoir collaboré avec une puissance étrangère.
Mahmoud Sallah avait revendiqué plusieurs attaques contre l’armée nigérienne, ainsi que le sabotage d’un oléoduc en juin dernier, qui transportait du pétrole vers le Bénin. Il avait également menacé de s’en prendre à des sites stratégiques dans le pays. Le FPL n’est pas le seul groupe qui demande la libération de Mohamed Bazoum : un autre groupe armé, le Front patriotique pour la justice (FPJ), avait enlevé en juin dernier un préfet militaire et quatre membres de sa sécurité dans la zone de Dirkou.
Pour faire face à ces troubles, les autorités de Niamey ont renforcé la sécurité dans tout le pays. Les patrouilles militaires ont été intensifiées, et des contrôles plus stricts des véhicules et des motos ont été mis en place, tout en poursuivant la lutte contre les groupes jihadistes. Ces mesures montrent bien la complexité des défis que le Niger doit affronter pour retrouver une stabilité politique et sociale.