La France prévoit de réduire drastiquement sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale, ramenant ses effectifs à quelques centaines d’hommes dans le cadre de partenariats “rénovés” et plus discrets. Cette décision, annoncée par Emmanuel Macron, intervient après plusieurs échecs cuisants au Sahel.
Selon des sources concordantes, la France envisage de diminuer significativement ses forces “prépositionnées” en Afrique. Le plan prévoit de maintenir seulement une centaine de militaires au Gabon, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, et environ 300 au Tchad. En revanche, ces effectifs pourraient augmenter temporairement selon les besoins des partenaires africains.
Il y a deux ans encore, la France comptait 1.600 forces prépositionnées en Afrique de l’Ouest et au Gabon, en plus des 5.000 militaires déployés dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel. Cependant, la montée au pouvoir de nouveaux régimes à Bamako, Ouagadougou et Niamey, favorables à la Russie, a poussé la France à réévaluer sa stratégie militaire dans la région.
En février, Emmanuel Macron a chargé Jean-Marie Bockel d’examiner les nouvelles modalités de la présence militaire française en Afrique. Les conclusions sont attendues en juillet, mais les grandes lignes sont déjà définies : une présence moins visible, tout en maintenant des accès logistiques et humains essentiels. La France compte également établir un commandement dédié à l’Afrique cet été à Paris.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire, deux alliés solides de la France, ont déjà commencé à réduire leurs effectifs militaires français. Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, insiste sur la souveraineté nationale, tandis que son Premier ministre, Ousmane Sonko, souligne la nécessité de réévaluer la présence militaire étrangère sans remettre en cause les accords de défense bilatéraux.
Face aux critiques locales croissantes, l’armée française envisage de mutualiser ou rétrocéder certaines bases avec d’autres partenaires comme les États-Unis. L’objectif du futur dispositif est de maintenir des relations avec les autorités militaires locales, de garantir des accès stratégiques, de recueillir des renseignements et de poursuivre des partenariats opérationnels. Les soldats français se concentreront principalement sur la formation et le soutien aux forces locales, tandis que la base stratégique de Djibouti restera intacte pour ses atouts géopolitiques.