Alors que le conflit s’enlise en Ukraine, l’Europe est en phase de plier devant les exigences russes. En effet, en réaction aux sanctions européennes, le pays de Vladimir Poutine a exigé aux pays européens de payer leurs importations de gaz et de pétrole en monnaie russe ; le rouble. Une exigence rejetée dans un premier temps par l’UE. Cependant, en raison de leur dépendance aux hydrocarbures russes, les pays européens vont dans le sens d’appliquer les conditions de la Russie.
Ainsi, selon une information rapportée par l’agence Reuters le 22 avril, la Commission européenne a envoyé une lettre aux pays de l’Union européenne expliquant que les entreprises de l’UE pourront payer le gaz russe en roubles. Cette commission, qui régit les transactions commerciales des pays de l’Union, accepte donc les conditions russes même si elle met des réserves. Des réserves qui conditionnent le payement de ces hydrocarbures en rouble sans toutefois violer les sanctions imposées à Moscou.
Pour la Commission européenne, le paiement du gaz en roubles « pourrait inclure la Banque centrale russe dans le schéma de transaction, ce qui violerait les sanctions de l’UE ». Cependant la commission indique dans son document qu’il est « possible d’effectuer des paiements en dollars ou en euros (sur un compte dans une banque russe pour une conversion ultérieure en roubles) dans le cadre des contrats existants ».
Elle explique que l’un des schémas possibles pour payer le gaz en roubles consiste à faire ouvrir des comptes en dollars ou en euros dans une banque russe par les sociétés recevant le gaz, sur lesquels la société européenne recevant le gaz transfère les devises, les convertit en roubles et effectue le paiement. Ce système empêche les pays occidentaux de bloquer les paiements pour le gaz russe.
Dans ce cadre, la Commission européenne précise que « le décret russe sur la conversion en roubles des échanges de gaz avec les pays inamicaux n’exclut pas un processus de paiement qui permettrait aux entreprises de l’UE de ne pas violer les sanctions ». Cette commission souligne également qu’elle n’a pas les prérogatives d’interdire ou de permettre aux entreprises de l’UE de payer le gaz russe sous quelque forme que ce soit, notamment en roubles. Elle précise qu’elle est uniquement compétente à évaluer si les entreprises de l’UE respectent toutes les normes juridiques communautaires, y compris les normes relatives aux sanctions qui ont été préalablement approuvées par tous les pays de l’UE.
Ainsi, la pression russe commence à donner ses fruits dans un contexte énergétique difficile pour l’Europe. Il s’avère que les sanctions européennes ne peuvent résister à leurs besoins en hydrocarbures. Cette dépendance énergétique à la Russie a été signalé par plusieurs experts dans le domaine.