C’est chiffre dévoilé par l’Organisation mondiale de la santé présente l’ampleur du phénomène et l’urgence d’agir.
Les membres de l’Association camerounaise de prévention et de lutte contre le suicide (ACPLS) sont davantage outillés sur les contours de ce problème social qui prend de l’ampleur. C’est à travers des exposés thématiques et didactiques présentés au cours de l’assemblée générale tenue le 25 mai dernier à Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est Cameroun. Il ressort des travaux qu’une personne meurt par suicide toutes les 40 secondes dans le monde d’après l’Organisation mondiale de la santé. Toutes les cultures sont concernées et la prévalence est en hausse du fait de la pauvreté, de même que de la défaillance du système de santé. Les comportements suicidaires sont la façon de penser, de ressentir les évènements et de vivre. Les signes avant-coureurs tournent autour de la tentative ratée de suicide, du changement brusque de comportements. « La personne qui meurt par suicide présente des signes, mais la société ne perçoit pas le message transmis, à cause de la stigmatisation. Ce n’est qu’après le suicide que l’attention est attirée », déplore Didier DEMASSOSSO, psychologue clinicien.
Pour prévenir le suicide chez l’adolescent ou chez l’adulte, il est déconseillé de laisser la personne affectée seule, il faut lui donner de l’espoir, des raisons de vivre, l’encourager à se soigner car très souvent, le sujet souffre de dépression chronique, de schizophrénie ou du trouble bipolaire. Toutefois, les tendances impulsives, la personnalité rigide, les traits de caractère et l’environnement sans soutien psychosocial constituent des comportements à risque. « En attendant une prise en compte réelle du problème du suicide dans notre société, soyons soutenant, attentifs, prévenant les uns envers les autres », conseille Didier DEMASSOSSO.
Pour l’heure, aucune étude n’a été menée sur le suicide pour mesurer son ampleur aussi bien au Cameroun que dans la région de l’Est. D’autant plus, que pour certains observateurs, ce problème n’attire pas l’attention des pouvoirs publics. Cependant, des personnes se donnent la mort chaque jour et étant un sujet stigmatisant, les proches des victimes cachent, pour fuir le regard de la société. « Notre combat est de tout mettre en œuvre pour qu’une étude sérieuse soit menée sur le phénomène. C’est une étude nécessitant des fonds importants, pas moins de 02 ans à passer dans des hôpitaux, dans des gendarmeries, dans des chefferies traditionnelles et chez les corps des sapeurs-pompiers », affirme le Président de l’ACPLS, Alain BILA.
Bibiane Emeline NNANG