Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, qui a prêté serment le 2 avril, termine ses 100 premiers jours au pouvoir. Ces débuts ont été marqués par des attentes élevées de la population, à la suite de son élection au premier tour grâce au projet ambitieux du parti Pastef. Avec son Premier ministre Ousmane Sonko, il a promis un nouveau Sénégal après 12 ans de gouvernance de Macky Sall.
Parmi les mesures phares de ce début de mandat, on note la baisse des prix de produits de première nécessité comme le pain, l’huile et le sucre, une action très attendue par les Sénégalais pour améliorer leur pouvoir d’achat. Selon notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois, cette initiative, lancée en juin, a été largement saluée par la population.
En matière de gouvernance, le président Faye s’est engagé dans une lutte active contre la corruption, lançant plusieurs audits dans des secteurs clés tels que le pétrole, le gaz et les mines, ainsi que dans les comptes publics des ministères et les constructions littorales. Bien que les résultats de ces audits ne soient pas encore disponibles, ces actions marquent une volonté de transparence et de rigueur.
Cependant, tous les projets n’avancent pas comme prévu. Des retards sont à noter, notamment sur le projet de loi pour la protection des lanceurs d’alerte et la création d’une commission d’indemnisation pour les victimes des manifestations entre 2021 et 2024. De plus, certaines nominations sans appel à candidature ont suscité des critiques, mettant en question certaines promesses de transparence du président.
Sur le plan diplomatique, Bassirou Diomaye Faye a fortement accentué l’intégration régionale en rebaptisant le ministère des Affaires étrangères en ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. Il s’est positionné comme un facilitateur entre la CEDEAO et la Confédération des États du Sahel (CES), ayant été désigné par la CEDEAO pour cette mission.
La population sénégalaise reste partagée sur ces premiers mois de gouvernance. Certains, comme Wilfried à Ouakam, se montrent optimistes et soutiennent les efforts du gouvernement. D’autres, comme la commerçante de produits esthétiques, restent sceptiques et estiment que le changement n’est pas encore perceptible. En tout état de cause, un redressement durable du pays est un travail de longue haleine, et les Sénégalais semblent prêts à accorder plus de temps au président Faye pour concrétiser ses promesses.