Le Sénégal prévoit de renégocier son accord avec le Fonds monétaire international (FMI) afin de mettre en place un nouveau programme d’ici début 2025. Cette décision fait suite à un audit qui a révélé des divergences importantes dans les chiffres budgétaires, ce qui a conduit à la suspension des versements prévus pour cette année.
Le programme du FMI, qui représente un soutien financier de 1,8 milliard de dollars, a été suspendu temporairement à cause des différences notables entre les chiffres budgétaires annoncés et la réalité des finances. Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a expliqué que cette suspension est nécessaire pour améliorer la transparence et renforcer la coopération entre le Sénégal et le FMI.
En septembre, un audit a révélé une détérioration significative des finances publiques du Sénégal. La dette publique a atteint 83,7 % du PIB en 2023, bien au-delà de l’objectif initial de 73,6 %. De plus, le déficit budgétaire moyen s’est établi à 10,4 % du PIB sur les cinq dernières années, contre une prévision de 5,5 %. Ces résultats ont conduit l’agence de notation Moody’s à abaisser la note de crédit du Sénégal, compliquant ainsi l’accès à de nouveaux financements internationaux.
Pour le ministre Cheikh Diba, corriger les chiffres budgétaires est essentiel pour renforcer la transparence et restaurer la confiance des investisseurs internationaux. Le FMI a demandé au Sénégal d’adopter des mesures strictes pour stabiliser ses finances publiques. De son côté, l’organisation reste disposée à soutenir le pays pour l’aider à surmonter ces difficultés, en attendant que la Cour des comptes valide les résultats de l’audit.
L’objectif principal du Sénégal est de renégocier un nouvel accord avec le FMI et de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour rétablir l’équilibre budgétaire. Le gouvernement s’efforce de regagner la confiance des investisseurs et d’améliorer la transparence financière, un facteur crucial pour assurer un accès continu aux financements internationaux.
Le Sénégal doit démontrer sa capacité à réduire son déficit budgétaire à 7,5 % du PIB cette année et à ramener sa dette publique à 70 % du PIB tout en maintenant la stabilité de l’économie. Les partenaires internationaux surveilleront de près les efforts du gouvernement dans les mois à venir, alors que le pays s’emploie à surmonter ses problèmes financiers actuels.