Au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye a récemment demandé au président de l’Assemblée nationale de modifier le règlement intérieur pour permettre au Premier ministre Ousmane Sonko de faire sa déclaration de politique générale. Cette demande, formulée samedi dernier, n’a pas encore abouti à la fixation d’une nouvelle date pour la session parlementaire.
Abdou Mbow, président du groupe Benno Bokk Yakaar, coalition majoritaire au Parlement, a déclaré que des efforts sont en cours pour résoudre cette situation. Il a souligné que ce n’est pas au président de la République de dicter les actions de l’Assemblée nationale, indiquant que la modification du règlement intérieur aura lieu, mais selon un calendrier établi par le Parlement et non par l’exécutif.
La déclaration de Bassirou Diomaye Faye a été perçue comme un frein au processus en cours. Un observateur proche du dossier a expliqué que les députés de Benno Bokk Yakaar, bien qu’ouverts à la révision du règlement intérieur, ne souhaitent pas paraître soumis aux injonctions de l’exécutif. Cette situation reflète une lutte de pouvoir où la majorité parlementaire, malgré son accord de principe, refuse de céder à la pression présidentielle.
Vers un déblocage de la situation ?
Pour le moment, la situation reste bloquée. Le président de l’Assemblée nationale doit convoquer le bureau parlementaire, et les présidents des quatre groupes parlementaires doivent fixer deux dates cruciales : celle de la session extraordinaire pour adopter le règlement intérieur révisé et celle de la déclaration de politique générale. Cette double convocation est essentielle pour avancer dans le processus législatif.
Cette confrontation entre l’exécutif et le Parlement pourrait avoir des répercussions sur la gouvernance au Sénégal. La manière dont cette situation sera résolue pourrait déterminer l’équilibre des pouvoirs et la coopération future entre ces deux branches du gouvernement. Un compromis pourrait renforcer la démocratie sénégalaise, tandis qu’un conflit prolongé pourrait engendrer des tensions politiques supplémentaires.
Au-delà de la révision du règlement intérieur, cette situation pose la question de la légitimité et de l’autonomie du Parlement face à l’exécutif. Le dénouement de ce bras de fer sera observé de près par les citoyens et les acteurs politiques, car il pourrait influencer la perception publique de l’indépendance parlementaire et de l’efficacité gouvernementale au Sénégal.