Le nouveau président sénégalais, Bassirou Faye, a affirmé samedi sa volonté de discuter avec sérénité la question de la présence militaire française au Sénégal, tout en excluant toute rupture brutale. Cette déclaration a été faite lors de sa première interview officielle depuis son élection.
Lors de cette interview, M. Faye n’a pas précisé la date de fermeture éventuelle des bases françaises, soulignant l’importance de discuter de ces modifications entre les deux pays de manière sereine et amicale. « Je ne pense pas qu’on ait besoin aujourd’hui, quel que soit le partenaire, d’aller vers des ruptures brutales », a-t-il affirmé, mettant en avant l’importance d’une transition réfléchie et concertée.
Le président français Emmanuel Macron avait récemment annoncé une réduction significative de la présence militaire française en Afrique de l’Ouest et centrale. La France dispose actuellement de plusieurs bases militaires à Dakar, dont la présence est en cours de diminution depuis 2023. À terme, seuls une centaine de militaires devraient rester au Sénégal contre 350 actuellement.
En plus de la question de la présence militaire française, Bassirou Faye a abordé d’autres sujets cruciaux pour la région. Il a reconnu les difficultés de la Cedeao après le départ de trois de ses membres et s’est engagé à essayer de ramener le Mali, le Burkina Faso et le Niger autour de la table de négociation. M. Faye a souligné qu’il bénéficiait d’une certaine neutralité, n’ayant pas été impliqué dans les sanctions contre ces États, ce qui pourrait faciliter son rôle de médiateur.
Sur le plan national, M. Faye a réaffirmé son intention de renégocier les contrats jugés défavorables par l’ancien régime. Il a également exprimé sa détermination à poursuivre en justice toute malversation révélée par les audits sur la gestion de l’argent public. Il a décrit avoir hérité d’un pays en situation d’urgence, nécessitant des réformes rapides et efficaces.
Depuis son élection, Bassirou Faye, âgé de 44 ans, a déjà entrepris des actions significatives telles que la réduction des prix des produits de première nécessité et la réforme du système judiciaire. Il a également effectué des visites diplomatiques dans plusieurs pays de la région ainsi qu’en France, et a participé à son premier sommet de la Cedeao la semaine dernière.