Alors que le Sénégal se prépare pour ses élections présidentielles, une nouvelle proposition de date a suscité une vive controverse. Le dialogue national, initié par le président Macky Sall, a recommandé le report de l’élection au 2 juin, une décision qui a immédiatement provoqué l’ire d’une partie de l’opposition. Cette dernière qualifie la proposition de « totalement illégale et non négociable », soulignant que le président Sall resterait en fonction au-delà de la fin de son mandat légal le 2 avril, créant ainsi un vide juridique.
L’un des principaux critiques, Amadou Ba de la Coalition Diomaye président, a fermement rejeté cette proposition. Pour lui et pour d’autres opposants, prolonger le mandat présidentiel jusqu’en juin constitue une violation des décisions précédentes du Conseil constitutionnel. Celui-ci avait statué que l’élection devait avoir lieu avant la fin du mandat présidentiel le 2 avril, rejetant toute possibilité pour Macky Sall de rester au pouvoir au-delà de cette échéance.
Cette polémique survient dans un contexte où le Conseil constitutionnel avait déjà annulé une loi permettant à Macky Sall de prolonger son mandat jusqu’au 15 décembre, date initialement envisagée pour le report de l’élection. La décision de revenir à la table des négociations via un dialogue national, visant à repousser l’élection à juin, est perçue par l’opposition comme une tentative d’outrepasser cette annulation et de légitimer un maintien au pouvoir jugé illégal.
La situation actuelle plonge le pays dans une zone d’incertitude constitutionnelle et juridique. Alors que le parti au pouvoir défend la proposition de report comme une nécessité, l’opposition et certains acteurs civils dénoncent une manœuvre visant à prolonger indûment le mandat de Macky Sall. La décision finale, notamment sur la réouverture de la liste des candidats et la prolongation du mandat présidentiel, repose désormais entre les mains du Conseil constitutionnel. Ce dernier doit trancher dans un contexte de pressions politiques croissantes.
Parmi les réactions, celle du parti PDS se distingue par son optimisme, voyant dans le report une chance pour leur candidat, Karim Wade, de réintégrer la course. À l’inverse, des voix comme celle de Babacar Gueye, constitutionnaliste, mettent en garde contre le risque de vide juridique que ce report induit, soulignant les défis que cela représente pour la démocratie sénégalaise.
Le débat sur la date de l’élection présidentielle au Sénégal met en lumière les tensions politiques et les défis constitutionnels auxquels le pays doit faire face. Alors que le processus est en cours, l’issue de cette controverse dépendra de la capacité des institutions, notamment du Conseil constitutionnel, à arbitrer de manière équitable et conforme aux principes démocratiques. La communauté sénégalaise, tant au niveau national qu’international, suit attentivement cette évolution, espérant une résolution qui renforcera la stabilité et la démocratie du pays.