Au Sénégal, une récente réorganisation place désormais tous les ministres sous l’autorité directe du Premier Ministre Ousmane Sonko, conformément aux décrets publiés au début avril. Cette modification structurelle pourrait indiquer un changement significatif dans la gestion et la hiérarchie gouvernementale.
Les implications de cette réorganisation sont multiples et suscitent des interrogations sur le renforcement potentiel des pouvoirs du Premier Ministre. Jusqu’à présent, le rôle de ce dernier se limitait principalement à coordonner les actions du gouvernement. Cependant, la nouvelle formulation des décrets lui attribue une responsabilité directe sur les ministres, augmentant ainsi son influence et son autorité au sein de l’exécutif.
Ce changement survient dans un contexte où les anciens hauts fonctionnaires comme Abdoul Mbaye et Mamadou Thiam expriment leurs préoccupations. Abdoul Mbaye, via sa page Facebook, a partagé ses réserves sur l’augmentation des responsabilités du Premier Ministre, suggérant que cela pourrait également accroître ses responsabilités pénales en cas de fautes commises par ses subordonnés.
Selon Amadou Moustapha Ndieck Sarré, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, il n’y a pas lieu de polémiquer sur ces changements. Il compare le Premier Ministre à un chef d’orchestre, orchestrant les ministres qui jouent divers rôles au sein de cet ensemble. Cette analogie souligne l’intention de maintenir une harmonie fonctionnelle au sein du gouvernement, tout en centralisant les rapports et la redevabilité.
L’interprétation et l’accueil de cette réorganisation varient grandement. Certains y voient une tentative de consolider le pouvoir et de simplifier la prise de décisions au sein du gouvernement, tandis que d’autres craignent une centralisation excessive du pouvoir qui pourrait nuire à la transparence et à l’équilibre des pouvoirs.
Cette réforme administrative au Sénégal marque-t-elle le début d’une nouvelle ère politique ou simplement un ajustement organisationnel mineur ? Seul l’avenir nous dira comment ces changements affecteront la gouvernance du pays et la distribution des responsabilités au sein du gouvernement sénégalais.