Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture du 36e sommet des chefs d’Etat de l’UA à Addis Abeba ce samedi 18 février, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, est revenu sur les nombreux défis auxquels le continent fait face et notamment le maintien de la paix.
« L’Afrique a besoin d’action pour la paix », a martelé samedi devant l’assemblée de l’Union africaine (UA) le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. Il s’est déclaré « profondément préoccupé » par la situation en République démocratique du Congo (RDC) et au Sahel. « Nous devons continuer de lutter pour la paix. Néanmoins, pour parler sans détour, les mécanismes de paix vacillent », s’est inquiété dans son discours, le secrétaire général de l’ONU.
Antonio Guterres a proposé des voies de sortie, parmi lesquelles la création d’une force africaine dite « d’imposition de la paix », soutenue par les Nations unies et avec des financements garantis. Qui va la financer ? quelle part pour l’Afrique alors que des sources diplomatiques parlent de divergences sur les quote-parts des différents acteurs ?
Antonio Guterres a clarifié sa proposition lors d’une conférence de presse, hier, rapportent nos envoyés spéciaux, Esdras Ndikumana et Robin Cussenot. « Je dois dire que l’expérience du G5 Sahel a démontré que le financement volontaire des opérations d’imposition de la paix ne fonctionne pas. Et c’est la raison pour laquelle j’ai toujours défendu que dans le cadre africain, où il y a des situations qui imposent des opérations d’imposition de la paix et de lutte antiterroriste, il faut que ces opérations aient un mandat du Conseil de sécurité sous le chapitre VII et des contributions prévisibles par le mécanisme des contributions obligatoires qui existe dans le système des Nations unies .
Et que je sache, je n’ai jamais entendu aucun pays européen qui s’oppose à cette position. C’est évident que les contributions volontaires ont prouvé qu’elles ne sont pas capables de garantir l’efficacité de ces forces. »
Le chapitre 7 de la charte des Nations unies autorise les forces déployées dans ce cadre à faire usage de la force, en cas de légitime défense ou bien pour prévenir des attaques terroristes. Leur mandat va donc plus loin que celui de simples forces d’interposition.
Dans un entretien accordé en septembre dernier à RFI, le secrétaire général des Nations unies déclarait déjà la nécessité de « reconnaître notre faillite collective » au Sahel et donc de « trouver une autre approche parce que cette région va de mal en pis ».