Le vendredi 21 mars, l’armée soudanaise a annoncé avoir repris le contrôle du palais présidentiel à Khartoum, un lieu stratégique occupé par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) depuis le début du conflit en avril 2023. L’armée a précisé que l’assaut mené contre le palais a permis de chasser les FSR, marquant ainsi un tournant dans la guerre qui ravage le pays depuis près de deux ans. Toutefois, les FSR ont réagi en affirmant que la bataille pour le contrôle du palais n’était pas encore terminée.
L’armée a confirmé qu’après la prise du palais présidentiel, elle avait également conquis plusieurs ministères dans la capitale. Selon des témoins à Khartoum, des tirs sporadiques ont été entendus dans les quartiers centraux, suggérant la persistance des affrontements entre les forces en présence. La situation reste donc volatile, avec des combats qui se poursuivent à travers la ville, malgré la victoire symbolique de l’armée sur ce site stratégique. Ces développements témoignent de la fragilité de la situation à Khartoum, où la guerre s’enlise.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile dévastatrice entre l’armée régulière et les FSR. Ce conflit a été déclenché par une rivalité entre le général Abdel Fattah al-Burhan, commandant de l’armée soudanaise, et le général Mohamed Hamdan Dagalo, leader des FSR. Les combats ont fait des milliers de morts et provoqué une crise humanitaire majeure, exacerbée par les violences dans des régions comme le Darfour, où les FSR cherchent à étendre leur contrôle. Les deux groupes, initialement alliés dans un coup d’État militaire en 2021, se sont ensuite affrontés violemment, plongeant le pays dans une guerre totale.
Le retour de l’armée au palais présidentiel est un événement marquant, mais il soulève des questions cruciales sur l’avenir du Soudan. La reprise de ce site clé pourrait signifier une victoire symbolique pour l’armée, mais le conflit semble loin d’être terminé. Les FSR continuent d’opérer dans plusieurs régions du pays et leur capacité à mener des frappes avec des drones sur le palais montre qu’ils ne renoncent pas à leur objectif. La situation reste donc incertaine, et le Soudan pourrait encore connaître plusieurs mois, voire années, de combats intenses avant un éventuel règlement politique.
Dans un acte tragique qui souligne la brutalité du conflit, trois journalistes ont été tués lors d’une frappe de drone des FSR sur le palais présidentiel, peu après sa reprise par l’armée. Les journalistes, qui filmaient pour la télévision publique soudanaise, ont été pris pour cible dans un contexte de guerre médiatique et d’agression contre les civils. Ce drame met en lumière le danger croissant auquel sont confrontés les journalistes au Soudan, où les lignes de front sont en constante évolution.
Ces dernières semaines, l’armée soudanaise a réussi à regagner plusieurs territoires aux FSR, notamment dans l’ouest du pays. En intensifiant ses efforts à Khartoum, l’armée semble viser un affaiblissement stratégique des paramilitaires, qui continuent de dominer des zones clés comme le Darfour. L’intensification des combats dans la capitale pourrait toutefois renforcer la polarisation du pays et rendre toute forme de négociation encore plus difficile. Le soutien international sera crucial pour déterminer les futures orientations de ce conflit aux conséquences dramatiques pour la population.