Le Darfour, une région déjà dévastée par des conflits incessants, a une nouvelle fois été le théâtre de violences meurtrières. Des attaques menées par les Forces de soutien rapide (FSR) ont fait au moins 56 morts en deux jours dans la ville d’Um Kadadah. Ces assauts, dirigés contre des civils, s’inscrivent dans un contexte de guerre civile qui dure depuis près de trois ans. La situation humanitaire se dégrade de jour en jour, alors que les FSR sont accusées de multiples violations des droits humains, y compris des déplacements forcés.
Les FSR, des paramilitaires puissants au Soudan, ont pris le contrôle de la ville d’Um Kadadah le 10 avril dernier. Selon un comité de résistance local, les attaques ont non seulement causé de nombreuses pertes humaines, mais ont également donné lieu à des violations graves des droits de la population. Parmi les victimes, 14 personnes sont toujours portées disparues. Ce dernier épisode de violence survient alors que la guerre entre l’armée soudanaise et les FSR se poursuit avec une intensité accrue.
Le contexte de ces attaques remonte à l’instabilité générée par la guerre civile qui oppose les forces gouvernementales dirigées par le général Abdel Fattah al-Bourhane et son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo. Cette guerre, qui dure depuis avril 2023, a plongé le pays dans le chaos, exacerbant les divisions ethniques et régionales. La situation dans la région du Darfour est particulièrement préoccupante, car cette zone est sous la domination des FSR, une situation qui perdure malgré les tentatives de l’armée régulière de reprendre le contrôle de certaines parties du pays.
Le Darfour, qui a déjà été le théâtre de violences et de génocides dans les années 2000, souffre à nouveau des conséquences d’un conflit prolongé. Les forces de l’armée soudanaise, bien que dominantes dans les régions du nord et de l’est du pays, peinent à inverser la tendance dans l’ouest, où les FSR sont solidement installées. La bataille pour le contrôle du Darfour, en particulier de sa capitale El Fasher, demeure un enjeu majeur pour les deux camps en guerre.
L’évolution de la situation sur le terrain fait craindre une escalade des violences dans les semaines à venir. Alors que l’armée soudanaise a récemment repris Khartoum et se dirige vers Omdourman, sa capacité à éradiquer les FSR dans l’ouest semble encore incertaine. Des milliers de civils risquent de continuer à souffrir des conséquences de ces affrontements, tant au niveau physique que psychologique. La communauté internationale, qui suit de près l’évolution du conflit, redoute une aggravation de la crise humanitaire dans cette région déjà fragilisée.
Dans ce contexte tendu, des organisations humanitaires ont intensifié leurs efforts pour apporter une aide d’urgence aux populations déplacées, mais les conditions d’accès demeurent difficiles. Les appels à une médiation internationale se multiplient, bien que les perspectives de réconciliation entre les belligérants restent minimes, tant les enjeux de pouvoir et de ressources sont cruciaux pour les protagonistes du conflit.