Au Soudan, plus de la moitié de la population fait face à une insécurité alimentaire aiguë, selon les Nations unies. La guerre et les déplacements ont rendu 26 millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire d’urgence. Les experts de l’ONU accusent l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide d’utiliser la faim comme arme de guerre depuis le début du conflit en avril 2023.
La famine a été officiellement déclarée cette semaine au camp de Zamzam, situé au Darfour, avec des risques de propagation dans d’autres camps de réfugiés. À Khartoum et au Kordofan, la situation alimentaire est également désastreuse. La Coordination générale pour les réfugiés et déplacés du Darfour rapporte qu’au moins 25 personnes meurent de faim chaque jour.
Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre civile opposant l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide. Ce conflit a non seulement engendré des déplacements massifs de population, mais il a aussi perturbé les efforts humanitaires. La violence a coûté la vie à une cinquantaine de travailleurs humanitaires, limitant sévèrement l’aide sur le terrain.
Les deux parties s’accusent mutuellement d’empêcher l’acheminement de l’aide humanitaire vers les régions touchées. Les organisations de l’ONU dénoncent le manque de sécurité et les obstacles bureaucratiques qui retardent l’intervention des travailleurs humanitaires. Les autorités soudanaises tardent à délivrer les autorisations et les visas nécessaires, tandis que les belligérants fouillent les convois d’aide et exigent d’assister au chargement des camions.
Les Forces de soutien rapide ont pillé ou brûlé de nombreux entrepôts d’aide humanitaire, particulièrement au début du conflit, privant ainsi des millions de personnes au Darfour de l’aide essentielle. Les autorités soudanaises entravent également l’arrivée de l’aide dans les régions sous contrôle des Forces de soutien rapide, qui répliquent en agissant de la même manière.
Face à cette situation catastrophique, la pression internationale pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire s’intensifie. Cependant, les efforts peinent à aboutir à des résultats concrets. L’ONU et les organisations humanitaires continuent de plaider pour un accès sécurisé et sans entrave à l’aide, espérant que la communauté internationale réussira à forcer les belligérants à cesser d’utiliser la faim comme arme de guerre et à ouvrir des corridors humanitaires.