Au Soudan, le conflit persiste depuis six mois, avec une intensification des combats, notamment à Khartoum, où les forces paramilitaires du général Hemetti ont attaqué le quartier général de l’armée régulière. Ce conflit a déjà coûté la vie à des milliers de civils et a forcé plus de 5 millions de personnes à se déplacer. Les violences sont quotidiennes au Darfour, poussant plus de 420 000 personnes à chercher refuge au Tchad voisin, où des centaines continuent d’arriver chaque jour.
À quelques kilomètres de la frontière tchadienne, de nouveaux réfugiés, comme Samia Ismael, témoignent des horreurs vécues. Samia, originaire du Darfour occidental, décrit un quotidien marqué par les tirs, les incendies, le viol et la mort. Les milices arabes et les Forces de soutien rapide contrôlent la région, imposant des taxes en échange d’une prétendue “protection” et enlevant régulièrement des jeunes filles. Les récits d’horreur sont nombreux, avec des pertes humaines tragiques.
La situation devient de plus en plus inquiétante, les paramilitaires s’infiltrant dans les quartiers résidentiels, suivis par les forces gouvernementales qui les attaquent depuis leurs bases ou par les airs, tuant des civils innocents. Les routes sont dangereuses et truffées de check-points, ce qui rend difficile l’évasion pour la plupart des habitants du Darfour.
Certains réfugiés viennent de régions encore plus éloignées, comme Tedros Tseguai, un Éthiopien ayant fui la guerre dans le nord de l’Éthiopie en 2020. Après avoir trouvé refuge au Soudan, il a été rattrapé par la guerre au Darfour, subissant des blessures graves causées par des éclats d’obus. Tedros partage son récit poignant de la perte de sa famille dans un bombardement et de sa quête de sécurité au Tchad.
Le Soudan, autrefois une terre d’accueil pour les réfugiés de la région, voit maintenant de nombreux réfugiés fuir à leur tour. Des Éthiopiens, Syriens, Yéménites, Érythréens, Sud-Soudanais, et Centrafricains qui avaient réussi à reconstruire leur vie à Khartoum et dans d’autres grandes villes sont contraints de reprendre le chemin de l’exil, fuyant une guerre qui ne leur appartient pas.