Un cessez-le-feu très fragile est entré en vigueur au Soudan, provoquant un calme précaire à Khartoum, la capitale soudanaise. Malgré l’accord entre les forces armées du général al-Burhan et les forces paramilitaires du général Hemedti, des combats sporadiques ont été signalés dans la nuit du 22 au 23 mai 2023. Toutefois, selon les témoignages d’habitants recueillis par RFI, les frappes aériennes et les tirs à l’arme lourde ont progressivement diminué pendant la nuit, apportant un certain soulagement aux quartiers sud de la ville. Les deux camps ont annoncé leur intention de respecter la trêve de sept jours, qui permettrait le passage des civils et de l’aide humanitaire. Cependant, les États-Unis ont adopté une position ferme, menaçant les parties en conflit de sanctions en cas de violation du cessez-le-feu.
Bien que le calme soit revenu dans une certaine mesure à Khartoum, la situation humanitaire se détériore rapidement. La plupart des habitants de la capitale soudanaise souffrent d’une pénurie d’eau et d’électricité, aggravant leurs conditions de vie déjà précaires. Les médecins ont également été contraints de fermer un nouvel hôpital dans la banlieue de Khartoum en raison des difficultés rencontrées pour maintenir les services de santé en fonctionnement. Cependant, la situation la plus préoccupante se trouve dans l’ouest du pays, principalement dans la ville d’El-Geneina, où des affrontements violents ont éclaté entre les Forces de soutien rapide (FSR) et les milices locales loyales à l’armée. Malheureusement, les communications avec cette région sont totalement coupées depuis plusieurs jours, entravant les efforts pour évaluer pleinement la situation humanitaire et fournir une assistance adéquate.
Les États-Unis ont réagi au fragile cessez-le-feu en haussant le ton, soulignant la mise en place d’un mécanisme de surveillance pour garantir le respect de l’accord. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a clairement averti les parties en conflit que toute violation serait identifiée et que des sanctions seraient imposées aux responsables. Cette déclaration marque une position ferme de Washington, soulignant l’importance d’une résolution pacifique du conflit au Soudan. Les États-Unis jouent un rôle clé dans la médiation de la crise et cherchent à prévenir une escalade des violences en tenant les auteurs des violations responsables de leurs actions.
Secretary Blinken is clear in his video message to the Sudanese people – Sudan’s political future belongs to you. As we work to silence the guns, our conviction remains that only a civilian government can succeed in delivering stability and security, and fulfilling your… pic.twitter.com/qZvvK76BIM
— U.S. Embassy Khartoum (@USEmbassyKRT) May 22, 2023