Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov est au Soudan ce 9 février, au lendemain d’une visite de représentants des États-Unis, de la France, de la Norvège, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, ainsi que de ceux l’Union européenne. Khartoum est le théâtre d’un véritable ballet diplomatique entre Occidentaux et Russes.
Après la Mauritanie et le Mali, le ministre des Affaires étrangères russe est au Soudan. Sergueï Lavrov doit y rencontrer les autorités militaires, le numéro 1 de la junte, le général Abdel Fattah al-Burhan et son numéro 2, le général Hemidti.
Cette visite intervient alors que, 24h plus tôt, les émissaires de cinq pays occidentaux – États-Unis, France, Norvège, Grande-Bretagne et Allemagne – ainsi que de l’Union européenne (UE) étaient également en visite à Khartoum. Un véritable ballet diplomatique.
Ce n’est absolument pas une coïncidence, souligne un chercheur : Russes et Occidentaux se livrent une bataille d’influence dans la région.
Pressions occidentales pour une transition vers la démocratie
Lors de leur visite de deux jours, les Occidentaux ont voulu s’assurer que la junte soudanaise soutient toujours une transition vers la démocratie.
Pour rappel, début décembre, les militaires au pouvoir à Khartoum et les principaux partis politiques et groupes pro-démocratie ont signé un premier accord qui doit déboucher sur la mise en place d’un gouvernement civil dans les prochains mois.
Mais ces derniers jours, les militaires ont multiplié des déclarations ambiguës, laissant entendre qu’ils n’accepteraient pas un accord entérinant le retour des civils.
Devant la délégation UE/États-Unis, le général Abdel Fattah al-Burhan hier a finalement réitéré son engagement à une transition vers la démocratie.
Des Occidentaux inquiets de l’influence grandissante de la Russie
Avec cette visite, estime le même chercheur, les Occidentaux cherchent également à soutenir al-Burhan face à son rival, le numéro 2 de la junte, le général Hemidti, proche des Russes.
Les Occidentaux s’inquiètent de l’influence grandissante de Moscou dans la région. Et notamment de la présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Darfour et dans les pays frontaliers.
Avant d’arriver à Khartoum, le ministre russe des Affaires étrangères était à Bamako où il a promis que la Russie continuerait à aider le Mali à améliorer ses capacités militaires.
rfi