Dans une décision annoncée le dimanche 4 février, le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique du Sénégal a ordonné aux opérateurs télécoms de suspendre l’accès à l’Internet mobile dans le pays à partir de 22 heures. Cette mesure vise à prévenir la propagation de contenus jugés haineux et subversifs sur les réseaux sociaux, dans un contexte marqué par des tensions politiques croissantes.
La suspension de l’Internet mobile, qui affecte directement les 18,59 millions d’utilisateurs de téléphonie mobile du pays, s’inscrit comme une réponse à la diffusion de messages incitant à la haine et à la subversion. Cette décision intervient suite à des incidents précédents où le gouvernement avait déjà eu recours à des mesures similaires, notamment en réaction à l’arrestation et à la condamnation de figures de l’opposition.
Le Sénégal traverse une période de tensions politiques exacerbées, notamment suite à l’annonce du report indéfini de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février. Cette situation a engendré des manifestations et des appels au calme de la part des autorités, qui voient dans la restriction de l’accès à Internet un moyen de préserver l’ordre public.
La décision de couper l’accès à l’Internet mobile soulève des questions quant à son impact sur la liberté d’expression et la continuité des activités économiques et sociales. Par ailleurs, cette mesure reflète une tendance observée dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne où les restrictions d’Internet deviennent une pratique courante en réponse aux crises sociopolitiques.
La suspension provisoire de l’Internet mobile au Sénégal, bien que présentée comme une nécessité pour préserver la paix sociale, suscite des inquiétudes quant à ses conséquences sur l’accès à l’information et sur l’économie numérique. Cette décision met en lumière les défis auxquels les sociétés africaines sont confrontées dans le maintien de l’équilibre entre sécurité et droits numériques.
L’actuelle suspension de l’Internet mobile au Sénégal n’est pas un cas isolé. Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne ont adopté des mesures similaires dans des circonstances de tensions politiques ou de troubles sociaux, révélant une problématique plus large de gouvernance d’Internet sur le continent.