Dar es Salam, Mwanza, Mbeya et Arusha sont devenues les épicentres d’une vague de manifestations orchestrées par l’opposition tanzanienne. Ces mouvements de protestation, qui durent depuis deux mois, ont pour principal objectif la demande de réformes électorales significatives en prévision des élections présidentielles de 2025. Le parti Chadema, en tête de cette mobilisation, dénonce l’absence de progrès dans les négociations avec le gouvernement, qualifiant les réformes proposées jusqu’à présent de “cosmétiques”.
Les manifestants, parmi lesquels figurent de nombreux citoyens ordinaires, expriment leur désir d’une commission électorale indépendante et d’une nouvelle Constitution. Cette mobilisation sans précédent reflète une volonté populaire de changement, manifestée par des défilés pacifiques mais déterminés, sous une surveillance policière attentive. En plus des réformes électorales, d’autres préoccupations telles que la vie chère, les coupures d’électricité et la pénurie de sucre se sont greffées au mouvement.
Cette série de manifestations, la plus importante depuis que la présidente Samia Suluhu Hassan a levé l’interdiction des rassemblements politiques en janvier 2023, place le gouvernement en position délicate. Face à une mobilisation qui ne faiblit pas, la présidente cherche un équilibre délicat entre l’ouverture au dialogue et la préservation de l’ordre public, dans un contexte de préparation aux élections présidentielles de 2025.
La rupture des négociations entre Chadema et le CCM, le parti au pouvoir, en janvier dernier, souligne la complexité des enjeux politiques en Tanzanie. L’opposition, cherchant à réduire les pouvoirs de la présidente actuelle en vue du scrutin à venir, promet de nouvelles journées de mobilisation. Ces événements sont un signal clair de la demande populaire pour une démocratie plus représentative et transparente.