Vendredi 27 octobre, le président de transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, a pris une décision inattendue en nommant Alixe Naïmbaye Ndolenodji en remplacement de Djerassem Le Bemadjiel au poste de ministre des Hydrocarbures et de l’Énergie. Ce remaniement ministériel suscite des interrogations, et nous allons plonger dans les dessous de ce limogeage surprenant.
Lors de son investiture le 10 octobre 2022, le président de transition tchadien avait fait une promesse audacieuse : tripler les capacités de production énergétique à Ndjamena d’ici janvier 2023. Cette déclaration avait été applaudie par la foule enthousiaste. Cependant, cette promesse n’a pas été tenue, et la production électrique a au contraire fortement chuté en raison de problèmes techniques. Les citoyens de Ndjamena ont exprimé leur frustration face à cette situation.
Le contexte est tendu, le président Mahamat Idriss Déby est confronté à des critiques croissantes en raison de la baisse de la production énergétique et des problèmes récurrents. Lors du Conseil des ministres du vendredi 27 octobre, il a annoncé sa détermination à “prendre toutes ses responsabilités” face à ces “manquements répétitifs sur la sempiternelle question de l’énergie”. Cette déclaration a semé le doute quant à la stabilité du ministre des Hydrocarbures et de l’Énergie.
Quelques heures après cette annonce présidentielle, Djerassem Le Bemadjiel a été limogé par décret présidentiel. Cependant, il semble que la décision ne repose pas uniquement sur la gestion de la crise énergétique. Des sources haut placées évoquent des problèmes de détournement de fonds, des relations tendues avec le grand patron de la Société nationale d’électricité (SNE), ainsi que des difficultés dans le processus de nationalisation du pétrole tchadien. Cette décision de limogeage semble donc être le résultat d’une combinaison de facteurs.
En résumé, le limogeage du ministre des Hydrocarbures et de l’Énergie au Tchad a pris de court de nombreux observateurs. Le président de transition, Mahamat Idriss Déby, est confronté à la pression publique en raison de la crise énergétique qui sévit dans le pays. Ce remaniement ministériel s’inscrit dans un contexte où la gestion de l’énergie est devenue une question brûlante. Cependant, les raisons sous-jacentes, telles que les allégations de détournement de fonds et les tensions dans le secteur pétrolier, méritent également d’être examinées de près. Le Tchad est à un tournant critique, et les choix du président auront un impact significatif sur l’avenir énergétique du pays.