La révision du fichier électoral au Tchad suscite actuellement une vive polémique. Cette initiative est devenue un point de friction majeur entre l’opposition et le pouvoir de transition, en prévision du référendum constitutionnel prévu le 17 décembre prochain.
Officiellement, la Conorec, dirigée par des responsables administratifs chargés de préparer le référendum, a décidé d’organiser la révision du fichier électoral en deux temps. Tout d’abord, elle a eu lieu dans les sept provinces les plus peuplées du sud du pays, du 24 juillet au 6 août. Ensuite, la révision s’est déplacée dans les 16 autres provinces situées au nord, du 28 août jusqu’au 16 septembre. Cette approche en deux phases est au cœur de la controverse.
Quinze partis d’opposition regroupés au sein du Groupe de concertation des acteurs politiques, le GCAP, dénoncent cette décision. Ils estiment qu’elle porte gravement atteinte au corps électoral, car le système à dates différentes risque d’exclure une partie des jeunes du sud. Selon cette coalition, cela viole le « principe de l’égalité et de l’unicité de lieu et de temps » sur le territoire national tchadien, créant ainsi une division entre citoyens.
La situation s’envenime avec des déclarations tranchées. L’opposition affirme qu’elle s’opposera fermement à la tenue d’un référendum constitutionnel qu’elle estime manquer de crédibilité. En réponse, le pouvoir de transition, dirigé par le président de la Conorec et ministre de l’Administration du territoire, Lamine Mahamat, considère ces réactions comme des “fantasmes” visant à diviser la société tchadienne. Le bras-de-fer entre les deux camps semble inévitable, avec des conséquences incertaines pour l’avenir politique du Tchad.