Le 24 novembre 2024, le Niger a demandé à l’Union européenne (UE) de remplacer son ambassadeur à Niamey. Cette demande arrive après des tensions autour de la distribution de l’aide humanitaire de l’UE dans le pays, ce qui a poussé Bruxelles à rappeler son ambassadeur pour des consultations le 23 novembre. Actuellement, l’UE étudie ses options tout en restant ferme sur le fait de ne pas politiser son aide humanitaire.
L’Union européenne, par l’intermédiaire de son bureau humanitaire ECHO, a refusé toute tentative de manipulation de l’aide humanitaire à des fins politiques. L’UE veut garder le contrôle du choix des ONG qui reçoivent les fonds et exclut de donner directement cet argent aux autorités nigériennes. Pour l’instant, Bruxelles continue de consulter en interne pour décider de la meilleure réponse à la demande du Niger.
La crise actuelle a commencé avec la gestion de l’aide humanitaire accordée par l’UE après les inondations de juillet et août derniers. Les autorités nigériennes avaient critiqué publiquement la façon dont cette aide était distribuée, estimant qu’elle ne répondait pas à leurs attentes. Cette tension a mené à la convocation de l’ambassadeur européen au ministère des Affaires étrangères du Niger, ce qui a marqué le début d’une escalade diplomatique.
Pour l’Union européenne, la demande de remplacement de l’ambassadeur est vue comme un geste hostile, presque comme s’il était déclaré persona non grata. Plusieurs options sont sur la table : l’UE pourrait réagir en déclarant l’ambassadeur du Niger à Bruxelles persona non grata ou même demander à d’autres membres de l’ambassade de quitter le territoire. L’UE pourrait aussi demander aux 27 pays membres de couper les communications avec Niamey, une option extrême réservée aux crises graves.
Les tensions entre Niamey et Bruxelles montrent la fragilité des relations diplomatiques dans une situation de crise humanitaire. Le Niger, qui subit les conséquences des inondations, a besoin d’aide, mais veut que celle-ci soit conforme à ses propres attentes politiques et logistiques. Cela met l’UE dans une position délicate, où elle doit trouver un équilibre entre aider et préserver son indépendance diplomatique.
Cette situation montre aussi combien la politique d’aide humanitaire de l’UE en Afrique peut être complexe, surtout face à des gouvernements qui veulent un plus grand contrôle sur l’utilisation des ressources externes. Le bras de fer entre le Niger et Bruxelles pourrait affecter l’avenir de la présence diplomatique de l’UE dans la région, ainsi que la façon dont elle collaborera avec d’autres pays africains dans des situations similaires.