La ville de Niamey, au Niger, a été le théâtre d’une manifestation tendue le samedi 2 septembre, lorsque des milliers de Nigériens se sont rassemblés devant la base militaire française, exprimant leur détermination à voir les troupes françaises quitter leur pays. Cette manifestation a marqué un tournant dans la série de protestations, car elle s’est avérée bien plus agitée que les précédentes.
La manifestation a été organisée en réponse aux appels de la population nigérienne exigeant le retrait des forces françaises présentes sur leur territoire. Malgré une heure de départ initialement prévue pour 15 heures locales, la mobilisation précoce des manifestants a pris de court les autorités, créant ainsi un climat tendu devant la base militaire française à Niamey. Les manifestants ont exprimé leur demande clairement, appelant l’ambassadeur français et environ 1 500 soldats à quitter le Niger.
Contrairement aux manifestations précédentes qui se sont déroulées sans heurts, cette fois-ci, des manifestants ont renversé les barrières érigées par la police devant la base française, et certains ont même tenté de pénétrer sur le site militaire. Cette escalade des tensions survient après une série de rassemblements en août, où les Nigériens ont exprimé leur mécontentement face à la présence des troupes françaises. L’armée avait alors renforcé la sécurité autour de la base et a averti des conséquences d’une éventuelle intrusion.
La situation diplomatique entre la France et le Niger reste tendue, d’autant plus que la justice nigérienne a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur français, Sylvain Itté, le 1er septembre. Cette décision faisait suite à une demande du Comité national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui avait exigé le départ de l’ambassadeur français sous 48 heures, demande qui n’avait pas été respectée. Le Président français avait soutenu le maintien de l’ambassadeur à son poste, créant ainsi une friction diplomatique supplémentaire. Le CNSP, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, a pris le pouvoir au Niger en août, destituant le Président Mohamed Bazoum, ajoutant ainsi un élément d’incertitude à l’avenir des relations entre les deux pays.
La montée des tensions lors de cette manifestation à Niamey et les exigences croissantes de la population nigérienne pour le départ des forces françaises laissent présager une période incertaine dans les relations entre le Niger et la France. L’expulsion de l’ambassadeur français et les événements politiques récents au Niger ajoutent des éléments de complexité à cette situation déjà délicate. L’avenir des interactions franco-nigériennes reste donc à surveiller de près, alors que les manifestants maintiennent leur pression pour le départ des troupes françaises.
Mobilisation aujourd’hui devant la base française de Niamey au Niger pour demander le départ des forces françaises. pic.twitter.com/baMei67Zt0
— Ibrahima Maiga (@Ibrahimamaigaa) September 2, 2023