Le président contesté du Parlement libérien, Richard Koon, se prépare à déposer une motion de destitution contre la présidente de la Cour suprême, l’accusant de « mauvaise conduite ». Cette manœuvre intervient dans un climat déjà marqué par une crise constitutionnelle qui fragilise les institutions du pays.
Après avoir écarté son rival dans la lutte pour la présidence de la Chambre des Représentants, Koon utilise désormais la justice pour asseoir son pouvoir. La motion de destitution vise essentiellement à empêcher la Cour suprême d’examiner la requête déposée par Jonathan Fonati Koffa, qui conteste sa mise à l’écart et revendique la légitimité de sa présidence.
Depuis novembre 2024, le paysage politique libérien est en proie à une instabilité majeure. La nomination de Richard Koon par un bloc majoritaire – sans vote formel – a immédiatement suscité des contestations, certains parlementaires retirant leur soutien. Ce climat de tension institutionnelle, amplifié par des décisions judiciaires controversées, plonge le pays dans une incertitude politique et économique profonde.
Les observateurs craignent que cette tentative de destitution de la juge en chef n’aggrave encore la crise en paralysant définitivement le rôle de la justice. Si la Cour suprême devait se prononcer en faveur de Jonathan Fonati Koffa, la légitimité de Koon risquerait d’être irrémédiablement compromise, accentuant la fracture au sein du pouvoir législatif et menaçant la stabilité gouvernementale.
Des experts, comme Vandalark Patricks, directeur exécutif de l’ONG Campaigners for Change, dénoncent cette procédure comme une pure manœuvre d’intimidation visant à contourner le contrôle judiciaire. Le fait que la motion cible une juge, dans un contexte où la justice se montre de plus en plus indépendante, soulève de sérieuses questions quant au respect des principes d’équité et de neutralité des institutions.
En dépit des démarches entreprises par Jonathan Fonati Koffa pour obtenir une clarification officielle de la Cour suprême, le climat de défiance et de paralysie persiste. La Chambre des Représentants, incapable d’adopter même les textes essentiels comme le budget, laisse présager des répercussions durables sur la gouvernance et la stabilité politique au Libéria.