Le village de Malgbangou, situé dans la préfecture de Kpendjal-Ouest au nord du Togo, a été une fois de plus la cible d’une attaque violente dans la nuit de vendredi à samedi, entraînant la mort de huit personnes. Cette nouvelle attaque, attribuée à un groupe armé non identifié, fait partie d’une série d’incursions répétées qui mettent à mal la sécurité et la stabilité de cette région depuis plusieurs mois.
D’après les témoignages des habitants, l’attaque a été particulièrement brutale. Des hommes armés ont pénétré dans une maison, tuant froidement huit personnes, y compris le propriétaire des lieux qui hébergeait des déplacés venus d’un village voisin pour échapper à l’insécurité. Ces violences reflètent la montée en puissance d’une dynamique de terreur qui épuise physiquement et moralement la population locale, déjà sous pression à cause des précédentes attaques.
Depuis 2021, la préfecture de Kpendjal-Ouest connaît une recrudescence d’incursions par des groupes armés, souvent associés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), même si aucune revendication officielle n’a été formulée pour cette attaque précise. La région est devenue une zone d’instabilité chronique. Le village de Malgbangou avait déjà été attaqué moins de deux semaines auparavant, lorsque des boutiques avaient été incendiées sans faire de victimes. Ces incidents s’inscrivent dans un climat de violence systématique qui empêche toute forme de normalité.
La crise humanitaire qui sévit actuellement dans la région de Kpendjal-Ouest est préoccupante. Le nombre de déplacés internes augmente de manière continue, en raison de l’insécurité qui contraint de nombreux habitants à fuir leurs domiciles pour se réfugier dans des villages voisins. Cette situation entraîne un abandon des terres agricoles et une paralysie des activités agricoles, essentielles à la survie économique de la population. Cela risque de déboucher sur une crise alimentaire majeure dans les mois à venir.
Pour répondre à cette insécurité persistante, les autorités togolaises font face à un défi colossal. Les habitants, fatigués par les attaques incessantes, appellent à un renforcement significatif des mesures de protection et à des actions concrètes de la part du gouvernement. Malgré des efforts visant à stabiliser la région, les réponses actuelles semblent insuffisantes. La préfecture de Kpendjal-Ouest est désormais perçue comme un épicentre de violence, où les tensions demeurent élevées et la sécurité semble hors de portée.
Les perspectives pour la région restent floues et incertaines. Les acteurs humanitaires sont sur le terrain pour venir en aide aux populations touchées, mais leurs efforts sont souvent limités par les contraintes sécuritaires. Dans ce contexte troublé, la coopération régionale et le soutien de la communauté internationale apparaissent comme des solutions indispensables pour stopper l’escalade de la violence et restaurer la stabilité. Une réponse coordonnée, avec un appui extérieur, est cruciale pour ramener la paix et garantir la sécurité des communautés affectées par ces violences.