La compagnie française TotalEnergies a décidé de quitter le Mali et a vendu toutes ses activités à Coly Energy Mali, une entreprise affiliée à la société béninoise Bénin Petro. Cet accord, signé en janvier, marque une étape importante pour le secteur pétrolier malien. Bénin Petro prend en charge 80 stations-service et assure l’approvisionnement en carburant des compagnies minières et aériennes. Les autorités maliennes estiment que cette transition est positive, notamment parce qu’elle permet de préserver plus de 1 100 emplois.
La reprise des activités de TotalEnergies par Bénin Petro et sa filiale suisse Neutron a nécessité près d’un an de négociations. Pour Bénin Petro, qui est déjà implanté au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Nigeria, cette acquisition représente une avancée stratégique. “C’est une belle opportunité”, selon William Ediko, un expert en finance qui a participé aux discussions. L’entreprise affirme croire en “la capacité du Mali à surmonter ses difficultés économiques”.
TotalEnergies était présent au Mali depuis plus de 25 ans. Son départ intervient alors que le pays traverse une période difficile, marquée par des tensions politiques et économiques. Depuis le coup d’État de 2020, les relations entre le gouvernement militaire et certaines entreprises étrangères se sont dégradées. La hausse des taxes et les grèves fréquentes des employés auraient influencé la décision de TotalEnergies de se retirer du pays.
Ce départ du Mali s’inscrit dans une réorganisation plus large des activités de TotalEnergies en Afrique. L’entreprise cherche à se concentrer sur des marchés plus stables et rentables. Même si elle n’a pas donné d’explication officielle, cette décision correspond à une tendance observée chez plusieurs grandes compagnies, qui réduisent leurs investissements dans des pays politiquement instables.
L’arrivée de Bénin Petro soulève des questions sur l’avenir du marché du pétrole au Mali. L’entreprise devra assurer une transition en douceur et garantir un approvisionnement constant en carburant. D’ici 2025, les stations-service de TotalEnergies changeront de nom, marquant un tournant pour les consommateurs maliens.
Le gouvernement malien espère que cette transition renforcera son contrôle sur le secteur pétrolier et réduira sa dépendance aux grandes multinationales. Toutefois, l’absence d’un acteur majeur comme TotalEnergies pourrait influencer les prix et l’offre de carburant. Cette situation représente donc un véritable défi pour le pays, qui devra attirer de nouveaux investisseurs pour stabiliser son secteur énergétique.