Le président américain Donald Trump a annoncé, lors de la première réunion de son cabinet le 26 février, qu’il imposerait prochainement des droits de douane de 25% sur les produits européens. Cette décision intervient un peu plus d’un mois après son retour à la Maison Blanche, et s’inscrit dans une série de mesures protectionnistes qu’il a maintes fois mises en avant durant sa réélection. À travers cette annonce, Trump exprime son mécontentement face aux déséquilibres commerciaux avec l’Europe, un sujet qui a déjà été au cœur de ses préoccupations durant son mandat précédent.
Selon Trump, l’Europe a toujours cherché à nuire aux intérêts économiques des États-Unis. Il a notamment accusé les pays européens de ne pas accepter les produits américains, comme les voitures ou les produits agricoles, et d’utiliser des prétextes injustifiés pour imposer des restrictions. Le président américain a précisé que le déficit commercial de 300 milliards de dollars entre les États-Unis et l’Europe était une preuve évidente de l’injustice du système commercial actuel. Trump a donc décidé de prendre des mesures fortes en imposant ces droits de douane, visant à équilibrer cette situation qu’il juge défavorable pour son pays.
Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne remontent à plusieurs années, notamment sous l’ère Trump. En 2018, les États-Unis avaient déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens, provoquant une réaction immédiate de Bruxelles qui avait ciblé certains produits américains en retour. Les discussions autour des tarifs douaniers se sont intensifiées après que Trump ait qualifié l’Europe de “conçue pour emmerder les États-Unis”, une déclaration qui a renforcé les tensions bilatérales. Ces propos s’inscrivent dans un contexte plus large de guerre commerciale qui a vu d’autres partenaires économiques mondiaux, comme la Chine, devenir également des cibles de la politique protectionniste de l’administration Trump.
L’annonce de Trump marque une nouvelle escalade des tensions commerciales, avec des conséquences potentiellement lourdes pour les échanges transatlantiques. L’Union européenne, par le biais de la Commission, a rapidement réagi en qualifiant l’UE d’« aubaine » pour les États-Unis. Bruxelles a insisté sur les bénéfices d’un marché libre intégré qui, selon elle, a facilité les échanges et réduit les coûts pour les exportateurs américains. La Commission a appelé à un travail commun pour préserver ces bénéfices. Toutefois, le commissaire européen chargé du Marché unique, Stéphane Séjourné, a averti que l’Europe réagirait fermement en cas de nouvelles taxes.
Face à la menace de nouvelles taxes douanières, l’UE s’est préparée à riposter. Depuis la suspension des droits de douane par l’administration Biden en 2021, les Européens savaient que cette suspension ne durerait pas éternellement. Si les taxes sont rétablies, l’Europe a déjà élaboré une liste de produits à taxer en retour, tels que les motos Harley-Davidson, le bourbon, et l’acier inoxydable. De plus, les mesures de rétorsion risquent d’être ciblées géographiquement, visant principalement les régions qui ont soutenu Trump lors des élections, comme ce fut le cas en 2018 avec l’imposition de taxes sur des produits spécifiques.
Dans une autre déclaration importante, Donald Trump a réaffirmé sa position concernant la guerre en Ukraine. Selon lui, il revient à l’Europe, et non aux États-Unis, de fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine dans le cadre d’un règlement avec la Russie. Trump a clairement indiqué qu’il ne comptait pas offrir de nouvelles garanties de sécurité au-delà de ce qui a déjà été prévu, suggérant que l’Europe, en raison de sa proximité géographique, devrait jouer un rôle plus important. Quant à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Trump a estimé que ce projet était désormais “oublié”, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la politique de sécurité européenne à long terme.