En Tunisie, les tensions entre le gouvernement et l’UGTT (l’Union générale tunisienne du travail), principale plateforme syndicale du pays, ne retombent pas. Jeudi 1er décembre, le secrétaire général de l’organisation avait annoncé que son mouvement n’approuverait pas des mesures qui feront encore plus baisser le pouvoir d’achat des Tunisiens. Samedi, il est allé encore plus loin.
C’est un baroud d’honneur dont le président Kaïs Saïed se serait bien passé. À deux semaines des élections législatives tunisiennes, le principal syndicat du pays le défie par la voix de son secrétaire général, Noureddine Taboubi. « Nous allons vers des élections qui n’ont aucun goût ni couleur. Des élections qui résultent d’une Constitution qui n’a fait place à la concertation et qui n’a pas remporté l’approbation de la majorité », s’indigne-t-il.
Réunie au Palais des congrès de Tunis, la foule a scandé « mascarade d’élections ». En plus de demander un remaniement ministériel, le syndicat en a aussi profité pour faire part de ses revendications économiques alors que la Tunisie s’apprête à conclure un accord avec le FMI en vue d’un décaissement de 1,9 milliard de dollars.
« Nous condamnons les accords secrets conclus avec le FMI »
« Nous prévenons le gouvernement de toute mesure qui s’en prendrait aux denrées de première nécessité et qui affamerait le peuple. Nous condamnons les accords secrets conclus avec le FMI. Et nous les combattrons par tous les moyens légitimes et militants possibles », menace le leader du syndicat. Ce dernier s’oppose à toute privatisation des entreprises de l’État qui assurent les services publics (eau, électricité, transports) et à une suppression des subventions aux produits alimentaires et énergétiques de base.
Après avoir d’abord soutenu Kaïs Saïed quand il s’est emparé des pleins pouvoirs en juillet 2021, désormais, l’UGTT le défie ouvertement.