Fulgence Kayishema, l’un des quatre derniers fugitifs recherchés par le Tribunal spécial pour son rôle dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, a été arrêté en Afrique du Sud le mercredi 24 mai. Ancien inspecteur de police, il est notamment accusé d’avoir participé à la mort de plus de 2 000 personnes dans une église de la commune de Kivumu, à l’ouest du pays. Cette arrestation intervient après une longue enquête menée dans plusieurs pays et une opération conjointe entre les autorités sud-africaines et le Mécanisme international.
L’arrestation de Fulgence Kayishema a eu lieu à Paarl, en Afrique du Sud, et a été rendue possible grâce à une notice rouge émise par Interpol. Le fugitif utilisait de nombreux alias et faux documents pour dissimuler son identité et sa présence, bénéficiant du soutien d’un réseau de personnes de confiance, y compris des membres de sa famille, des anciens membres des Forces Armées Rwandaises et des Forces démocratiques de libération du Rwanda. Cette arrestation témoigne de la détermination de l’Afrique du Sud à ne pas servir de refuge pour les fugitifs recherchés pour des crimes graves.
Le président Cyril Ramaphosa a mis en place une unité spéciale chargée d’apporter son soutien aux enquêteurs internationaux dans leur mission de localisation et d’arrestation des fugitifs. Les autorités sud-africaines ont reçu une photo et des informations sur la localisation de Fulgence Kayishema, transmises par les enquêteurs internationaux, ce qui a permis son arrestation. Le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, s’est félicité de cette action et de la coopération entre les pays dans la lutte contre l’impunité.
Fulgence Kayishema devrait être jugé à Kigali, au Rwanda, et non à La Haye, où se trouve le Mécanisme international qui a repris les activités du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Les fugitifs considérés comme les exécutants du génocide, tels que l’ancien inspecteur Kayishema, seront renvoyés aux autorités rwandaises pour être jugés. Cette arrestation a été accueillie avec satisfaction par les survivants du génocide, représentés par l’association des rescapés du génocide, Ibuka, qui voient en elle une avancée vers la justice pour les victimes de ces crimes odieux.