Le Cameroun a franchi un pas monumental dans la lutte contre le paludisme, une des maladies les plus mortelles en Afrique, en lançant lundi la première campagne de vaccination systématique et à grande échelle contre cette maladie. Cette initiative, qualifiée d'”étape historique” par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), vise principalement à protéger les enfants africains, principaux victimes de cette affliction.
Le vaccin RTS,S, développé par le groupe pharmaceutique britannique GSK, est le premier vaccin antipaludique à avoir été validé et recommandé par l’OMS. Le Cameroun a reçu plus de 300.000 doses de ce vaccin le 21 novembre, marquant le début d’une ère nouvelle dans la prévention du paludisme. Les enfants de moins de six mois bénéficieront de cette vaccination gratuitement et systématiquement, en parallèle avec les autres vaccins classiques.
Le paludisme, également connu sous le nom de malaria, est transmis par les piqûres de certains types de moustiques. Cette maladie fait plus de 600.000 victimes par an, dont 95% se trouvent en Afrique. Sur ce continent, les enfants de moins de cinq ans représentent plus de 80% des décès dus au paludisme, soulignant l’urgence d’une action préventive efficace.
Le vaccin RTS,S a déjà été testé dans des programmes pilotes au Kenya, au Ghana et au Malawi depuis 2019, montrant une réduction significative des formes graves de paludisme et des hospitalisations. L’OMS rapporte une baisse de 13% de la mortalité, toutes causes confondues, chez les enfants éligibles au vaccin. Ce succès encourageant pave la voie pour une mise en œuvre plus large du vaccin dans d’autres pays africains.
Le lancement de cette campagne de vaccination au Cameroun est financé par l’Alliance du vaccin Gavi, avec l’OMS en tant que coordinateur. Suite au succès du programme pilote, le Burkina Faso, le Liberia, le Niger et la Sierra Leone se préparent également à lancer des campagnes de vaccination à grande échelle, ayant déjà reçu 1,7 million de doses de RTS,S.
Ce développement représente une étape cruciale dans la lutte contre le paludisme, notamment pour la protection des enfants africains. Avec la possibilité d’étendre cette campagne à d’autres pays africains, l’espoir est grand pour une diminution significative de l’impact du paludisme sur le continent, ouvrant la voie à une nouvelle stratégie dans la santé publique en Afrique.