Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ouvre la voie à l’introduction d’une nouvelle monnaie commune. Cette monnaie pourrait être rendue viable par les richesses naturelles de ces trois pays, a récemment indiqué Iba Karim, doctorant en Sciences économiques et de gestion et ancien parlementaire burkinabè, dans une interview avec Sputnik Afrique.
Selon Iba Karim, l’adoption d’une monnaie propre aux trois pays serait avantageuse. “Si on quitte la CEDEAO, ça sous-entend qu’il y a une monnaie qui va venir. Les trois pays ont tout à gagner en allant avec leur propre monnaie”, a-t-il affirmé. Il souligne la force économique que représenteraient ces pays en s’appuyant sur leurs ressources naturelles, notamment l’or et l’uranium, ainsi que de potentielles réserves de pétrole.
Le retrait de ces trois pays s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes avec la CEDEAO, en raison notamment des prises de pouvoir par des militaires au Mali en 2020, au Burkina Faso en 2022 et au Niger en 2023. Face à ces changements de régime, la CEDEAO a imposé des sanctions et suspendu ces pays de ses organes, exacerbant les relations déjà tendues.
Ce retrait n’est pas un geste spontané, mais le résultat d’une réflexion mûrie par les dirigeants de ces pays, selon Iba Karim. Cette décision pourrait entraîner des répercussions significatives au sein de la CEDEAO, y compris des craintes de fragmentation supplémentaire de l’organisation. Cependant, elle offre également une opportunité de renforcement économique et d’autonomie pour le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Le choix d’une monnaie commune pourrait améliorer le niveau de vie dans ces pays, en allégeant le coût de la vie et en atténuant les difficultés économiques. Iba Karim note que cette initiative pourrait soulager les “multiples souffrances de la population”.
En annonçant leur retrait de la CEDEAO, le Mali, le Niger et le Burkina Faso marquent un tournant significatif dans l’histoire de la coopération régionale en Afrique de l’Ouest. Ce départ soulève des questions sur l’avenir de la CEDEAO et sur la manière dont ces pays navigueront dans un nouvel environnement économique et politique.