Le président de la République du Ghana, John Dramani Mahama, est arrivé à Bamako ce samedi 8 mars 2025, dans le cadre d’une mission importante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Accueilli par le président de la Transition du Mali, le Général d’Armée Assimi Goïta, Mahama porte un message de la CEDEAO concernant la situation politique de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui inclut le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette mission intervient dans un contexte tendu entre ces pays et la CEDEAO, après leur retrait de l’organisation en janvier 2024.
Le président Mahama est porteur d’un message clé visant à apaiser les tensions entre la CEDEAO et les pays de l’AES. À son arrivée à l’aéroport international Modibo Keïta-Sénou, il a été accueilli avec tous les honneurs dus à son rang, soulignant l’importance de cette visite. Après son passage à Bamako, Mahama se rendra successivement à Ouagadougou, puis à Niamey, afin de poursuivre ses négociations avec les dirigeants de l’AES. L’objectif est de convaincre ces pays de revenir au sein de la CEDEAO et de rétablir le dialogue régional, dans un contexte où l’unité et la coopération sont plus cruciales que jamais.
L’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a pris la décision de se retirer de la CEDEAO en janvier 2024, marquant un tournant dans les relations régionales. Ce retrait a été motivé par des divergences politiques et des désaccords sur la gestion des crises au Sahel, notamment le manque de soutien perçu de la part de la CEDEAO face aux défis sécuritaires et socio-politiques auxquels ces pays font face. Le Mali, en particulier, a rejeté l’ingérence extérieure, accentuant ainsi les tensions avec l’organisation régionale, déjà fragilisée par des divisions internes.
Les perspectives de réintégration de l’AES au sein de la CEDEAO semblent encore incertaines, mais la mission de John Dramani Mahama pourrait marquer un tournant décisif. En tant que médiateur, le président ghanéen tente de rallier les dirigeants de l’AES à une reprise du dialogue. Si ses efforts aboutissent, cela pourrait favoriser une stabilisation régionale et permettre une coopération accrue dans la lutte contre le terrorisme et les autres défis communs. Cependant, les obstacles restent nombreux, notamment la question de la souveraineté des pays du Sahel et leurs réserves vis-à-vis des interventions extérieures.
Les analystes estiment que cette visite de Mahama pourrait avoir des répercussions significatives sur la dynamique géopolitique du Sahel. Selon certains experts, la CEDEAO doit réévaluer ses approches vis-à-vis des pays membres de l’AES, notamment en matière de soutien aux transitions politiques et à la gestion des crises internes. De son côté, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a exprimé sa confiance en Mahama, espérant qu’il parviendra à convaincre ses homologues du Sahel. Cependant, la tâche ne sera pas facile, tant les divergences de points de vue sont profondes au sein de la région.
La mission de John Dramani Mahama ne se limite pas seulement à réconcilier les membres de l’AES avec la CEDEAO. Elle intervient dans un contexte géopolitique complexe, où la coopération entre les pays du Sahel est essentielle pour la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région. Le succès ou l’échec de cette démarche pourrait avoir des conséquences profondes sur l’avenir de la CEDEAO, l’intégration régionale et les efforts de lutte contre le terrorisme dans l’une des zones les plus instables du monde. Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir de la diplomatie ouest-africaine.