Lors de sa visite officielle à Washington, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a affiché une étroite convergence avec le président américain Donald Trump sur les dossiers du Proche-Orient. Si aucune avancée concrète n’a été annoncée concernant Gaza, la rencontre a surtout servi de vitrine politique aux deux hommes, entre déclarations symboliques et nouvelles provocations diplomatiques.
Le dîner du 7 juillet à la Maison Blanche entre Donald Trump et Benyamin Netanyahu s’est achevé sans signal clair d’avancée sur un cessez-le-feu à Gaza. Malgré les propos optimistes du président américain, affirmant que « le Hamas souhaite un cessez-le-feu », son interlocuteur israélien a soigneusement évité de commenter. Aucune annonce n’a été faite sur un éventuel accord, tandis que l’envoyé spécial américain Steve Witkoff doit se rendre à Doha pour poursuivre les discussions.
Plutôt que sur les moyens de résoudre le conflit à Gaza, l’attention s’est portée sur les gestes d’allégeance entre les deux dirigeants. Netanyahu a profité du dîner pour remettre à Donald Trump une lettre de nomination au prix Nobel de la paix. Un geste hautement symbolique, mais qui en dit long sur le calcul politique derrière cette visite. En retour, Trump a remercié son invité avec chaleur, consolidant l’image d’un partenariat solide face aux enjeux régionaux.
C’est sur la question palestinienne que le Premier ministre israélien a le plus surpris. Réaffirmant son rejet d’un État palestinien, il a salué la « vision brillante » de Donald Trump consistant à relocaliser les habitants de Gaza vers d’autres pays. Netanyahu affirme travailler avec Washington pour identifier des pays d’accueil potentiels, qualifiant la bande de Gaza de « prison » dont les Palestiniens pourraient « choisir de sortir ». Une proposition qui résonne davantage comme une stratégie de déplacement forcé que comme un projet de paix durable.
Outre Gaza, les deux dirigeants ont réaffirmé leur alignement sur les dossiers iranien et syrien. Netanyahu a vanté les récentes frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens comme « une victoire incroyable ». Sur la Syrie, il a évoqué la possibilité d’une nouvelle relation avec Damas, affirmant que le Hezbollah était affaibli et l’Iran neutralisé. Une vision optimiste et contestable, qui contraste fortement avec la complexité du terrain et les réalités géopolitiques locales.
Cette visite à Washington, plus théâtrale que stratégique, révèle les limites d’une diplomatie de surface qui peine à répondre à la gravité de la crise à Gaza. Loin d’un plan de paix structuré, les annonces relèvent davantage d’effets de manche. L’idée de relocaliser des populations civiles, sans mécanisme clair ni adhésion internationale, soulève de sérieuses inquiétudes sur le respect du droit international. Quant à la posture sur l’Iran et la Syrie, elle semble surtout destinée à renforcer une image de puissance, sans réelle vision à long terme.