Le président Mnangagwa a promulgué une nouvelle loi appelée « Patriotique » au Zimbabwe, interdisant désormais toute forme de critique envers le pays. Cette législation a été adoptée par le législatif et est perçue comme un moyen pour le président, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2017, de réduire au silence les voix dissidentes. Alors qu’il se présente à la réélection lors des élections générales du 23 août, cette modification du code pénal risque de renforcer encore davantage la musellement de l’opposition.
Renforcement de la répression contre les critiques du pays
Selon la nouvelle loi, il est désormais considéré comme un crime de porter atteinte délibérément à la souveraineté et à l’intérêt national du Zimbabwe. De plus, toute personne participant à des réunions ou rencontrant des individus qui font la promotion de sanctions contre le pays sera également sanctionnée. Amnesty International a exprimé ses inquiétudes dès le mois de juin, dénonçant la nature « vague » et les contours très larges de cette loi. L’organisation a également souligné que cette loi « patriotique » pourrait entraîner la condamnation à mort de personnes perçues comme critiques envers le gouvernement.
Réactions et dénonciations
Monica Mutsvangwa, ministre de l’Information, a défendu cette loi lors d’une interview télévisée en Afrique du Sud, en affirmant qu’elle vise à s’assurer que les citoyens aiment leur pays et qu’ils doivent être patriotes. Cependant, Fadzayi Mahere, avocate et porte-parole de la Coalition des citoyens pour le changement, a vivement réagi sur Twitter, dénonçant le Zimbabwe comme une dictature à part entière, avec un régime encore plus répressif que celui de Robert Mugabe. Nelson Chamisa, principal opposant d’Emmerson Mnangagwa dans la course à la présidence, a également critiqué cette loi et a déclaré que ses partisans ont déjà été arrêtés à plusieurs reprises et soumis à de nombreuses procédures judiciaires.