Au moment où le président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme du Burundi (CNIDH), a présenté le rapport des réalisations de l’année 2022, ce mercredi 22 Février 2023, les députés disent qu’ils ne comprennent pas pourquoi il y a encore des présumés innocents emprisonnés.
Selon ces députés, emprisonner les innocents est un crime qui montre que les droits de l’homme ne sont pas respectés. Pour eux, l’Etat devrait indemniser tous ceux qui sont emprisonnés illégalement.
Selon ce rapport, dans plus de 30 prisons visitées, la CNIDH a constaté qu’il y a des innocents emprisonnés et ceux dont leur détention provisoire a dépassé le délai. Cela fait que les prisonniers augmentent rapidement et font face au manque d’uniforme de prison. C’est pourquoi jusqu’à présent, nombreux sont ceux qui ne se présentent pas au tribunal, car, il est interdit de se présenter sans uniforme.
La CNIDH a également constaté que les suspects et les auteurs du crime sont tous emprisonnés, ce qui fait que les prisons sont en mauvais état.
Pourquoi les innocents sont emprisonnés?
Selon Maître Jean Marie Hahombuwungutse, président de CALCIIB, un cabinet d’avocats luttant contre l’impunité et l’injustice au Burundi, les raisons pour lesquelles les innocents sont emprisonnés sont nombreuses.
Concernant la détention, il dit qu’il y a des gens qui sont emprisonnés pour que l’enquête puisse se faire (la détention préventive), mais dans ce cas, le procureur les amène devant le tribunal. Ce dernier peut décider qu’il répond à la justice étant libéré ou emprisonné. S’il décide qu’il soit libéré, le procureur peut ne pas apprécier la décision et décide de poursuivre le dossier.
Selon Hahombuwungutse, parmi ceux qui sont emprisonnés, il peut y avoir ceux qui ont gagné devant la justice, mais le procureur décide de les garder enfermés.
Rappelons que ministère de la Justice a récemment annoncé que le parquet général de la République et la Cour suprême ont analysé un document qui servira de base pour relaxer les prisonniers condamnés pour de petites infractions bénignes.
Le nombre des prisonniers dépasse la capacité d’accueil
D’après les chiffres fournis par le ministère de la Justice, la population carcérale reste très élevée par rapport à la capacité d’accueil des prisons du Burundi.
Jusqu’au 12 janvier 2023, le nombre de prisonniers s’élevait à 12 313. Parmi eux, il y a 5 317 qui sont condamnés et 6 396 dont les procédures judiciaires sont en cours. C’est au moment où la capacité d’accueil des prisons est de 4 330.
Le rôle de la CNIDH est d’attirer l’attention du gouvernement sur tous les cas de violation des droits de l’homme quel que soit le lieu où ils se produisent et proposer toutes les mesures de nature à favoriser la protection de ces droits.
RegionWeek