La direction de l’hôpital Laquintinie à Douala a annoncé ce mercredi 5 avril une série de sanctions à la suite de la suspicion de vol de bébé survenu dans cet établissement hospitalier dans la nuit du 30 au 31 mars. Le directeur de l’hôpital, Pr Noël Emmanuel Essomba, a décidé de prendre des mesures contre la stagiaire Fonlon Dzelamonyuy qui aurait “accidentellement” débarrassé le fœtus, selon l’hôpital. De plus, deux sages-femmes ont été suspendues de toute activité à Laquintinie “jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire”. Ces sanctions font partie des mesures conservatoires prises par la direction de l’hôpital Laquintinie, qui a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux où des voix s’élèvent pour dénoncer un vol de bébé et réclamer sa restitution à ses parents.
Les soignantes seront traduites devant le conseil de discipline ce jeudi 6 avril. Mais l’hôpital dément tout “vol de bébé” en son sein. Selon la version du directeur de l’hôpital, la maman est “arrivée pour menace d’avortement tardif inévitable” et “a expulsé un “fœtus” non viable”. Lequel a “malencontreusement” été “évacué” dans le vidoir par une “stagiaire”. Cependant, les parents, notamment la maman du bébé, refutent cette version. Esther Aurélie Bell, 37 ans, raconte s’être rendue à Laquintinie le 30 mars dernier pour accoucher. Enceinte de huit mois, elle affirme avoir enfanté, comme l’atteste le rapport de l’infirmière dans le carnet médical. Cependant, elle jure n’avoir jamais vu ni son bébé ni le placenta. Elle soutient que les sages-femmes lui auraient simplement dit, à son réveil, “qu’une stagiaire a pris l’enfant et est allée le jeter dans le vidoir”.
Des enquêtes ouvertes
Face aux contradictions, l’hôpital Laquintinie annonce avoir sollicité la gendarmerie “en vue de l’ouverture d’une enquête judiciaire”. Les autorités devront ainsi déterminer ce qui s’est réellement passé dans la nuit du 30 au 31 mars. Les parents de l’enfant disparu attendent une réponse claire de la part de l’hôpital. Cette affaire, qui suscite l’indignation du public et l’attention des médias, met en lumière les difficultés auxquelles sont confrontées les institutions sanitaires du pays. Les infrastructures de santé camerounaises sont régulièrement décriées pour leur manque de moyens et leur incapacité à assurer une prise en charge optimale. Si l’enquête actuelle démontre un vol de bébé, il serait important de comprendre les raisons de cette situation et de mettre en place des mesures pour prévenir ce genre d’incidents à l’avenir.
Pascale Tchakounte