Les pays africains n’ont pas besoin d’un parrain militaire et ne veut pas de sécurité supervsée, a déclaré à Sputnik Afrique Lianhoué Imhotep Bayala, acteur de la société civile burkinabè et analyste politique, en réaction aux rapports sur une éventuelle nouvelle mission militaire européenne en Afrique de l’Ouest.
Le journal allemand Welt am Sonntag vient de rapporter que l’Union européenne avait l’intention de déployer prochainement une nouvelle mission militaire de l’UE en Afrique de l’Ouest. Contacté par Sputnik Afrique, l’analyste politique burkinabè Lianhoué Imhotep Bayala juge que cette initiative témogne du fait “que le bloc occidental ne tire pas leçons de ses propres erreurs et de ses propres limites en Afrique”.
Evoquant une tentative “de pérenniser un ordre colonial ancien, vomi et rejeté par les populations africaines”, l’interlocuteur de l’agence estime qu’elle “fait écho” à la conférence d’Accra sur la sécurité sous-régionale qui était selon lui “une sorte de boulevard pour l’UE, le bloc occidental, de se repositionner militairement en Afrique”.
“Je pense que cette nouvelle initiative connaîtra le même sort qu’ont connu toutes les opérations militaires de type néocolonial qui consistent à nier la souveraineté de nos États ou à demander à nos États de leur déléguer des pans de notre intimité nationale”, indique M.Bayala.
Le refus qui va se propager
Il dénonce ainsi “la cosmétique qu’on vend aux populations” et souligne qu’”il faut être dupe pour croire à la bonne foi de l’Union européenne”.
“Les dynamiques des populations africaines sont connues, elles ne veulent pas être sous tutelle, elles ne veulent pas être sous parrainage militaire d’un État néocolonial. Et il est clair que si votre sécurité est assurée par votre bourreau, il va de soi que vous renoncez à toute forme de liberté indéfiniment”, insiste l’analyste.
Lianhoué Imhotep Bayala est persuadé que ce même sort de refus “va de plus en plus se propager partout où la France et où l’Union européenne tentera de continuer à développer des forces d’oppression militaire dont le but est de superviser et de mettre sous coupe réglée les nations africaines”.
“Il est clair que ce dispositif colonial ne peut plus fonctionner. C’est un vieux logiciel qui est totalement grippé et virusé, qui est rejeté en bloc par les citoyens de l’Afrique de l’Ouest et les citoyens africains dans leur généralité”, indique-t-il.
Le politologue invite les populations africaines à nouer des partenariats “comme ceux qu’on a avec la Turquie, avec la Russie, avec l’Iran, avec la Corée du Nord, qui participent dans la formation et la maîtrise de certaines technologies de guerre non disponibles pour le moment en Afrique.
Source: sputniknews.africa